Un lien alarmant entre exclusions scolaires et dépression durable, révèle une étude universitaire de l'Arkansas
ParisUne recherche de l'Université de l'Arkansas révèle une inquiétante corrélation entre les suspensions et les expulsions scolaires et la dépression à long terme. Chaque année, environ cinq millions d'enfants aux États-Unis sont soumis à ces sanctions disciplinaires. L'étude, publiée dans Advances in Life Course Research, indique que ces mesures sont associées à des taux plus élevés de dépression, allant de l'adolescence jusqu'au début de l'âge adulte.
Les politiques de tolérance zéro ont entraîné une hausse de 50 % des suspensions et expulsions depuis les années 1970, même pour des infractions mineures. Autrefois réservées aux incidents graves, ces mesures sont maintenant souvent appliquées pour des motifs tels que le manque de respect, dont l'interprétation peut varier d'une personne à l'autre. Ce changement suscite des interrogations sur la pertinence de ces politiques.
L'efficacité à long terme de ces mesures disciplinaires, l'impact sur la santé mentale des élèves et les inégalités dans l'application de la discipline touchant principalement les garçons et les élèves issus des minorités.
Les données de l'étude Add Health ont révélé que les adolescents exclus ou renvoyés de l'école éprouvent davantage de problèmes de santé mentale, tels que la dépression. Ces difficultés perdurent et s'aggravent même lorsqu'ils atteignent la trentaine. Cela souligne l'importance de reconsidérer la manière dont les écoles gèrent la discipline des élèves.
Mesures disciplinaires d'exclusionnelles, telles que les suspensions et les expulsions, peuvent engendrer du stress chez les jeunes, un facteur de risque pour les problèmes de santé mentale. Bien que la plupart des études se soient concentrées sur les expériences négatives à la maison, l'impact du stress lié à l'école devient désormais un nouveau champ de recherche. Résoudre ces problèmes est crucial non seulement pour les établissements scolaires, mais aussi pour la santé publique en général.
Cette étude indique que les enseignants et les décideurs devraient explorer de nouvelles approches pour atténuer les effets nuisibles des méthodes actuelles. Une solution potentielle est les « programmes de justice réparatrice », qui permettent de résoudre les conflits et de comprendre les comportements sans recourir à la punition. De plus, les établissements scolaires peuvent offrir un soutien en santé mentale aux élèves confrontés à des mesures disciplinaires afin de renforcer leurs compétences d’adaptation.
Les écoles doivent revoir leur approche en matière de discipline. Au lieu de punir les élèves en les excluant, elles devraient se concentrer sur leur apprentissage et leur amélioration. En adoptant de nouvelles méthodes de gestion de la discipline, nous pouvons contribuer à réduire les problèmes de santé mentale associés aux suspensions et expulsions.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1016/j.alcr.2024.100631et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Alexia Angton, Michael Niño, Kazumi Tsuchiya, Shauna Morimoto. The long-term consequences of school suspension and expulsion on depressive symptoms. Advances in Life Course Research, 2024; 61: 100631 DOI: 10.1016/j.alcr.2024.100631Partager cet article