Les mésanges bleues et les charbonnières démontrent une mémoire impressionnante pour optimiser leur recherche de nourriture

Temps de lecture: 3 minutes
Par Jean Rivière
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Mésange sauvage sur une branche tenant un insecte dans son bec.

ParisLes mésanges bleues et charbonnières possèdent d'impressionnantes capacités de mémoire dans la nature. Une étude récente menée par des chercheurs de l'Université de Cambridge et de l'Université d'East Anglia a révélé que ces oiseaux sont capables de se souvenir :

  • Ce qu'ils ont mangé
  • Où ils ont trouvé la nourriture
  • Quand ils l'ont trouvée

Les chercheurs ont mené une étude inédite sur les mésanges bleues et les mésanges charbonnières en milieu sauvage. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Current Biology.

La recherche a porté sur 94 mésanges bleues et charbonnières. Chaque oiseau portait une étiquette spéciale sur sa patte, permettant de communiquer avec les distributeurs de nourriture. Ces distributeurs étaient programmés pour offrir à chaque oiseau une expérience unique.

Les oiseaux utilisaient des perchoirs spéciaux pour que leurs balises soient lues. S'ils réussissaient l'expérience chronométrée, ils recevaient de la nourriture. Sinon, ils n'en recevaient pas. Cette expérience visait à évaluer la mémoire des oiseaux. Tandis que les recherches précédentes se concentraient sur les grands oiseaux comme les corvidés, cette nouvelle étude montre que les petits oiseaux possèdent également de grandes capacités mémorielles.

James Davies, du laboratoire de cognition comparée de Cambridge, a révélé que cette étude est la première à démontrer que les oiseaux sauvages tels que les mésanges bleues et charbonnières possèdent un système de mémoire flexible, ce qui pourrait les aider à s'adapter aux environnements changeants.

Lors d'un autre test, les oiseaux devaient se rappeler des détails pour trouver de la nourriture. Ils ont excellé dans ces épreuves de mémoire malgré leur liberté dans la nature. Cela était difficile car ils pouvaient s'envoler et ne pas participer.

La Dr. Gabrielle Davidson de l'Université d'East Anglia a constaté que les oiseaux se comportaient normalement dans leur environnement habituel. Cela a rendu les résultats plus crédibles. Les oiseaux ont démontré qu'ils pouvaient se souvenir d'événements passés spécifiques, une capacité que l'on croyait réservée aux humains.

Nicola Clayton, professeure à l'Université de Cambridge, a découvert que les oiseaux peuvent se souvenir d'événements passés à travers deux tests distincts. Commencée dans les années 1990, son étude préliminaire sur les geais buissonniers a révélé que cette capacité de mémoire n'est pas exclusive aux humains. Des recherches ultérieures montrent que de nombreuses espèces non humaines possèdent également cette faculté.

L'étude indique que nourrir les oiseaux de jardin pourrait influencer le développement de leurs capacités de mémorisation. Les oiseaux apprendraient et se souviendraient des moments où les mangeoires sont réapprovisionnées. Cette hypothèse nécessite davantage de recherches.

La recherche peut aider les oiseaux à s'adapter au changement climatique. Une mémoire flexible leur permet de réagir à de nouvelles situations et d'utiliser leurs expériences passées. Cela est particulièrement utile pour s'ajuster aux variations de nourriture, comme la maturité des fruits ou l'apparition des chenilles.

L'équipe de recherche a évalué la mémoire des oiseaux en utilisant des mangeoires distribuant des graines de tournesol et des morceaux de cacahuètes à des moments différents. Les oiseaux ont appris quelle mangeoire fournissait quel type de nourriture et à quel moment. Cela leur a permis de choisir leur destination sans avoir à vérifier constamment les mangeoires.

Les jeunes oiseaux ont montré une meilleure capacité à se souvenir des indices visuels pour chercher de la nourriture. Alors que la plupart des oiseaux réussissaient bien le test de la localisation, les jeunes oiseaux excellaient dans le test d'identification, utilisant des repères visuels tels que les couleurs et les motifs. Cela pourrait s'expliquer par le besoin accru de créativité chez les jeunes oiseaux, car les adultes dominent les sources de nourriture.

James Davies a découvert que les oiseaux plus âgés peuvent utiliser davantage les informations de localisation à mesure qu'ils vieillissent. La prochaine étape consiste à déterminer si les oiseaux ayant une meilleure mémoire ont plus de descendants. Si cela s'avère vrai, leur mémoire pourrait s'améliorer au fil du temps en raison des défis environnementaux.

L’Université de Cambridge, le Isaac Newton Trust et la Bourse Leverhulme pour Jeunes Chercheurs ont financé l'étude.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2024.06.029

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

James R. Davies, Lasse S. Keuneke, Nicola S. Clayton, Gabrielle L. Davidson. Episodic-like memory in wild free-living blue tits and great tits. Current Biology, 2024; DOI: 10.1016/j.cub.2024.06.029
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