Les modifications des lymphocytes B provoquées par des tumeurs ciblent le succès du traitement du TNBC

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Par Josephine Martin
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Vue microscopique des cellules B attaquant les cellules du cancer du sein

ParisDes chercheurs du Baylor College of Medicine et d'autres institutions ont réalisé des avancées majeures dans la compréhension des interactions entre les tumeurs et le système immunitaire chez les patients atteints de cancer du sein triple négatif (CSTN). Ce type de cancer est particulièrement difficile à traiter, et l'immunothérapie n'est efficace que chez un petit nombre de patients. Cependant, de nouvelles recherches publiées dans Nature Cell Biology révèlent des modifications spécifiques des cellules B induites par les tumeurs, ce qui pourrait aider à prédire la réponse des patients aux traitements.

La recherche actuelle a découvert deux types d'anomalies des cellules B dans le sang et la moelle osseuse chez les patients atteints de TNBC :

  • TiBA-1 : Une diminution du nombre de cellules B, probablement due à la concurrence avec les progéniteurs myéloïdes dans le microenvironnement de la moelle osseuse
  • TiBA-2 : Une augmentation du nombre de cellules B immatures, causée par un excès de neutrophiles qui empêche la maturation des cellules B

Les groupes TiBA-1 et TiBA-2 sont associés à des systèmes immunitaires plus faibles et à des réponses moins efficaces aux traitements standard. Cette découverte est cruciale car elle souligne la nécessité de prendre en compte non seulement la tumeur, mais aussi l'impact du cancer sur l'ensemble du système immunitaire.

Dr. Xiang H.-F. Zhang, directeur du Lester and Sue Smith Breast Center de Baylor, a expliqué que l'on peut détecter des modifications dans les cellules immunitaires à partir de prélèvements sanguins. Cette méthode simple permet de suivre et de prédire l'efficacité des traitements. Cela pourrait révolutionner le traitement du TNBC, permettant aux médecins de créer des plans personnalisés pour les patients qui ne répondent pas aux thérapies habituelles.

La découverte de ces biomarqueurs nous permet de mieux comprendre le comportement du cancer. Par exemple, les cellules B immatures dans le groupe TiBA-2 provoquent une augmentation des cellules T épuisées, ce qui est un signe de mauvais pronostic. L'étude met en lumière l'impact du microenvironnement sur la progression du cancer et la réponse aux traitements, nous offrant une meilleure compréhension des interactions entre les tumeurs et le système immunitaire.

L'équipe de Zhang poursuivra ses recherches en étudiant un groupe de patients plus large et en observant les changements des cellules immunitaires à différents stades du traitement. Cette étude à long terme vise à comprendre comment les populations de cellules immunitaires évoluent avec le temps, ce qui pourrait aider à ajuster les traitements pour inverser ces changements négatifs.

Ces recherches ont des impacts majeurs. Financé par des organismes tels que le département de la Défense des États-Unis et l'Institut national du cancer, ce travail permet de développer de nouveaux traitements pour le TNBC. Par ailleurs, les scientifiques explorent des méthodes pour restaurer la production normale des cellules immunitaires dans la moelle osseuse afin de contrer la capacité de la tumeur à affaiblir le système immunitaire.

L'apprentissage de l'impact significatif du système immunitaire sur le traitement du cancer transforme nos approches thérapeutiques actuelles et futures. En validant et en élargissant l'utilisation de biomarqueurs tels que TiBA-1 et TiBA-2, ces derniers peuvent fournir des informations précieuses pour aider les médecins à élaborer des plans de traitement plus efficaces. Cela vise à améliorer les taux de survie chez les patients atteints de TNBC.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1038/s41556-024-01508-6

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

Xiaoxin Hao, Yichao Shen, Jun Liu, Angela Alexander, Ling Wu, Zhan Xu, Liqun Yu, Yang Gao, Fengshuo Liu, Hilda L. Chan, Che-Hsing Li, Yunfeng Ding, Weijie Zhang, David G. Edwards, Nan Chen, Azadeh Nasrazadani, Naoto T. Ueno, Bora Lim, Xiang H.-F. Zhang. Solid tumour-induced systemic immunosuppression involves dichotomous myeloid–B cell interactions. Nature Cell Biology, 2024; DOI: 10.1038/s41556-024-01508-6
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