Extinction des Néandertaliens : l'isolement social, clé de leur disparition selon une étude

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Par Jean Rivière
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Représentation de groupes de Néandertaliens séparés à travers des paysages diversifiés.

ParisDes chercheurs ont mis au jour des restes de Néandertaliens dans une grotte du sud de la France, offrant un nouvel éclairage sur l'extinction des Néandertaliens il y a environ 40 000 ans. Les scientifiques de l'Institut Globe de l'Université de Copenhague estiment que les communautés néandertaliennes étaient très isolées, ce qui a largement contribué à leur disparition. Cette découverte soutient l'hypothèse selon laquelle leur manque d'interactions sociales a conduit à une faible diversité génétique, les rendant moins capables de s'adapter aux changements environnementaux et de rivaliser avec les premiers humains modernes.

En étudiant les génomes des restes de Néandertaliens, les chercheurs ont découvert des signes de consanguinité et de faible diversité génétique. Cela suggère que les Néandertaliens vivaient en petits groupes isolés pendant de nombreuses générations. À l'inverse, les premiers humains modernes semblaient plus socialement connectés, formant des réseaux plus grands qui les aidaient à éviter les risques de consanguinité. Voici quelques points clés basés sur ces découvertes :

  • Les Néandertaliens présentaient des niveaux élevés de consanguinité, ce qui entraînait une faible diversité génétique.
  • Les premiers humains modernes ont créé des réseaux d'accouplement pour préserver la diversité génétique.
  • Les structures sociales des Néandertaliens étaient plus isolées comparées à celles des premiers humains.

Les premiers humains modernes pouvaient communiquer et échanger des connaissances, ce qui aurait pu leur donner un avantage sur les Néanderthaliens. Cette capacité leur a permis de fabriquer de meilleurs outils, de partager des techniques de survie et de s'adapter à de nouveaux environnements. Par exemple, des preuves montrent que les premiers humains en Sibérie ont créé des réseaux de reproduction, réduisant les risques de consanguinité et soutenant de petites communautés. Ce lien social fort les rendait probablement plus adaptables et robustes.

Le génome de Néandertal récemment découvert dans le sud de la France présente un intérêt particulier car il appartient à un groupe distinct des autres Néandertaliens tardifs. Cela indique que plusieurs communautés néandertaliennes séparées existaient en Europe occidentale, chacune avec ses propres caractéristiques génétiques. Ces groupes isolés auraient eu plus de difficultés à échanger des idées nouvelles et à s'adapter ensemble aux dangers et changements environnementaux.

Les Néandertaliens étaient généralement plus isolés et moins connectés que les premiers humains modernes. Ce phénomène d'isolement n'est pas seulement observable en Europe de l'Ouest, mais aussi dans les montagnes de l'Altaï, où des conclusions similaires ont été tirées.

Les conclusions sont significatives. Elles indiquent que la séparation des groupes de Néandertaliens entre eux aurait pu être une raison majeure de leur extinction. Bien que les changements environnementaux et la concurrence avec les premiers humains modernes aient également joué un rôle, leur incapacité à former des communautés plus larges et interconnectées a pu rendre les Néandertaliens plus vulnérables.

La nouvelle étude réalisée par l'Institut Globe éclaire les raisons de l'extinction des Néandertaliens. Elle révèle que leurs structures sociales et leur diversité génétique ont joué un rôle crucial. Cela nous permet de mieux comprendre l'évolution humaine à la fois sur le plan biologique et culturel. Bien que nous ayons besoin de plus de données génétiques pour comprendre entièrement les communautés néandertaliennes, cette recherche constitue un progrès significatif.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1016/j.xgen.2024.100593

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

Ludovic Slimak, Tharsika Vimala, Andaine Seguin-Orlando, Laure Metz, Clément Zanolli, Renaud Joannes-Boyau, Marine Frouin, Lee J. Arnold, Martina Demuro, Thibaut Devièse, Daniel Comeskey, Michael Buckley, Hubert Camus, Xavier Muth, Jason E. Lewis, Hervé Bocherens, Pascale Yvorra, Christophe Tenailleau, Benjamin Duployer, Hélène Coqueugniot, Olivier Dutour, Thomas Higham, Martin Sikora. Long genetic and social isolation in Neanderthals before their extinction. Cell Genomics, 2024; 4 (9): 100593 DOI: 10.1016/j.xgen.2024.100593
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