La révolution de la civilisation grâce à la diversité génétique du blé panifiable
ParisLe blé tendre a joué un rôle crucial dans l'histoire de l'humanité. Des études récentes révèlent que cette culture a soutenu la croissance des sociétés anciennes et de l'agriculture moderne. Les recherches du Consortium Open Wild Wheat (OWWC) ont montré que la diversité génétique du blé tendre, en particulier provenant de l'espèce sauvage Aegilops tauschii, a été déterminante pour son succès.
Le blé tendre est une plante qui a intégré trois ensembles différents de gènes, nommés A, B, et D. Le groupe D provient d'une plante appelée Aegilops tauschii. Cette combinaison s'est produite entre 8 000 et 11 000 ans dans le Croissant Fertile. Les principales découvertes de cette recherche peuvent être résumées ainsi :
- Le blé tendre provient d'un événement d'hybridation impliquant l'Aegilops tauschii.
- Cette diversité génétique a permis au blé tendre de s'adapter à divers climats et sols.
- L'étude a utilisé un panel diversifié de 493 accessions uniques pour créer un pangenome.
Cette recherche est cruciale car elle démontre la rapide dispersion du blé tendre à travers différentes régions. Bien que la diversité génétique limitée et l'auto-pollinisation du blé tendre auraient normalement rendu difficile son adaptation, l'ajout de matériel génétique provenant de diverses espèces d'Aegilops tauschii a permis à la plante de prospérer mondialement.
Des chercheurs internationaux ont collaboré sur cette étude. Ils ont examiné 80 000 variétés de blé tendre provenant du monde entier. Environ 75% du génome D du blé tendre provient d'une herbe appelée Aegilops tauschii, originaire de la région sud de la mer Caspienne. Les autres 25% proviennent de graminées présentes de la Turquie à la Chine. Cette diversité génétique permet au blé tendre de s'adapter et de prospérer dans des conditions variées.
La diversité du blé panifiable a fait de cette céréale une culture clé pour l'agriculture et a influencé les premières sociétés. Sa culture a permis de créer des communautés agricoles stables capables de nourrir plus de personnes. En se sédentarisant, ces groupes ont pu se consacrer à d'autres améliorations culturelles, ce qui a conduit au développement de la civilisation.
La recherche est aujourd'hui très précieuse. Les scientifiques exploitent les données de pangenome et de germoplasme pour identifier de nouveaux gènes permettant au blé de résister aux maladies, comme la rouille du blé. Ils recherchent également des gènes capables de tolérer différents climats pour garantir que le blé pousse bien malgré les changements climatiques.
La conservation des ressources génétiques reste cruciale. Des institutions comme le Centre John Innes préservent des collections ancestrales de graminées sauvages. Ces collections sont essentielles pour développer de nouvelles variétés de blé avec des caractéristiques telles que la résistance aux maladies et aux ravageurs. Surveiller les modifications génétiques, notamment celles spécifiques à la Géorgie, souligne l'importance de sauvegarder ces ressources pour les progrès futurs de l'agriculture.
L'histoire génétique du blé tendre est marquée par un mélange ancien d'espèces et par une adaptation et amélioration continues, en faisant un élément essentiel de la civilisation humaine.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41586-024-07808-zet sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Emile Cavalet-Giorsa, Andrea González-Muñoz, Naveenkumar Athiyannan, Samuel Holden, Adil Salhi, Catherine Gardener, Jesús Quiroz-Chávez, Samira M. Rustamova, Ahmed Fawzy Elkot, Mehran Patpour, Awais Rasheed, Long Mao, Evans S. Lagudah, Sambasivam K. Periyannan, Amir Sharon, Axel Himmelbach, Jochen C. Reif, Manuela Knauft, Martin Mascher, Nils Stein, Noam Chayut, Sreya Ghosh, Dragan Perovic, Alexander Putra, Ana B. Perera, Chia-Yi Hu, Guotai Yu, Hanin Ibrahim Ahmed, Konstanze D. Laquai, Luis F. Rivera, Renjie Chen, Yajun Wang, Xin Gao, Sanzhen Liu, W. John Raupp, Eric L. Olson, Jong-Yeol Lee, Parveen Chhuneja, Satinder Kaur, Peng Zhang, Robert F. Park, Yi Ding, Deng-Cai Liu, Wanlong Li, Firuza Y. Nasyrova, Jan Dvorak, Mehrdad Abbasi, Meng Li, Naveen Kumar, Wilku B. Meyer, Willem H. P. Boshoff, Brian J. Steffenson, Oadi Matny, Parva K. Sharma, Vijay K. Tiwari, Surbhi Grewal, Curtis J. Pozniak, Harmeet Singh Chawla, Jennifer Ens, Luke T. Dunning, James A. Kolmer, Gerard R. Lazo, Steven S. Xu, Yong Q. Gu, Xianyang Xu, Cristobal Uauy, Michael Abrouk, Salim Bougouffa, Gurcharn S. Brar, Brande B. H. Wulff, Simon G. Krattinger. Origin and evolution of the bread wheat D genome. Nature, 2024; DOI: 10.1038/s41586-024-07808-zPartager cet article