Premier ministre Srettha destitué pour controverse éthique en Thaïlande
ParisLe Premier ministre thaïlandais Srettha a été destitué par un tribunal pour violation des règles éthiques. La controverse a éclaté lorsque Srettha a proposé Pichit, récemment incarcéré pour malhonnêteté selon la Cour suprême, pour un poste au sein de son Cabinet. Malgré la connaissance du passé de Pichit, Srettha l'a choisi, ce qui a conduit à sa révocation.
Le tribunal a souligné les points suivants :
- La responsabilité de Srettha dans la vérification des nominations au sein du Cabinet.
- La précédente incarcération de Pichit pour malhonnêteté.
- La prise de conscience de Srettha quant aux agissements passés de Pichit.
Certains anciens sénateurs, nommés par l'armée, ont lancé une pétition contre Srettha. Ils avaient auparavant bloqué le candidat du parti Move Forward, vainqueur des élections générales, pour la fonction de premier ministre. La population perçoit cela comme un soutien aux groupes favorables aux militaires dans le gouvernement de coalition. En Thaïlande, les décisions des tribunaux, notamment de la Cour constitutionnelle, semblent souvent avantageuses pour les royalistes. De plus, des agences indépendantes comme la Commission électorale prennent régulièrement des mesures contre les opposants politiques.
Srettha est devenu premier ministre en août de l'année dernière dans des circonstances complexes. Le parti Pheu Thai, auquel il appartient, est arrivé en deuxième position lors des élections, derrière le parti Move Forward qui avait remporté le plus de sièges. Cependant, le Sénat, dont le mandat a pris fin en mai, a empêché Move Forward de former un gouvernement. Le parti Pheu Thai a alors cessé de soutenir Move Forward et s'est allié avec des partis liés aux militaires pour obtenir l'appui du Parlement et du Sénat. Bien que Move Forward ait remporté le plus de sièges, il n'a pas pu accéder au pouvoir et a été dissous par la Cour constitutionnelle pour avoir tenté de modifier la loi contre la diffamation de la famille royale. Aujourd'hui, le parti a été rebaptisé sous le nom de Parti du Peuple.
La décision de la Cour constitutionnelle de dissoudre le parti Move Forward révèle une montée de l'ingérence judiciaire dans la politique thaïlandaise. Selon les critiques, ces actions empêchent les réformes progressistes et maintiennent les structures de pouvoir traditionnelles. La dissolution du parti le plus populaire met en lumière un conflit entre les aspirations démocratiques du peuple et les intérêts des élites influentes.
Le renvoi de Srettha pourrait provoquer des troubles parmi ses partisans et ceux réclamant des réformes, accentuant ainsi les divisions sociales et l'instabilité politique. Avec la prise de pouvoir du Parti du Peuple, remplaçant Move Forward, l'avenir politique de la Thaïlande demeure incertain. L'influence persistante de l'armée et le contrôle judiciaire sur les affaires politiques continuent de compliquer l'établissement d'une démocratie stable.
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