Comment les produits chinois échappent aux tarifs américains

Il existe une lacune dans la réglementation du commerce aux États-Unis selon le WSJ.

D'habitude, les camions font la queue à la frontière mexicaine pour entrer aux États-Unis, mais récemment, les camions au poste de frontière d'Otay Mesa s’alignent pour aller au Mexique. Ils déposent leurs conteneurs dans des entrepôts à 15 km au sud de la frontière. Les marchandises sont ensuite divisées en petits colis et ramenées aux États-Unis sans payer de droits de douane.

• Plus de 1,4 milliard de colis, d'une valeur d'au moins 66 milliards de dollars, devraient arriver cette année.
• Comparé à 500 millions de colis en 2019.

Les décideurs américains sont incertains quant à la marche à suivre. Ils font face à un dilemme : soit continuer à autoriser ces importations, soit modifier les règles.

Comment fonctionne la faille

L'exemption "de minimis" a été instaurée dans les années 1930 pour les touristes ramenant des souvenirs. En 2016, la limite de valeur est passée de 200 $ à 800 $ afin de réduire les coûts de contrôle.

En 2018-19, les tarifs sur les produits chinois ont augmenté. Les détaillants ont tenté d'éviter ces tarifs. Une échappatoire est devenue cruciale, leur permettant d'importer régulièrement de petits colis en provenance de Chine.

La Chine tire de nombreux avantages de cette situation. Au moins 37 % de la différence commerciale avec les États-Unis est liée à des biens de moins de 800 dollars. Cela permet à des entreprises comme Shein et Temu d'échapper aux taxes, contrairement à H&M et Gap.

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Les conséquences sur les différents groupes concernés.

Certains profitent clairement de cette échappatoire :

• Les producteurs chinois en tirent des bénéfices considérables.
• Les consommateurs américains économisent 22 milliards de dollars par an, soit 69 dollars chacun. Les foyers modestes en bénéficient le plus.
• Les villes frontalières voient augmenter les entrepôts et les opportunités d'emploi. DHL et Amazon agrandissent leurs infrastructures.

Toutefois, il y a aussi des perdants :

• Le secteur des textiles aux États-Unis en souffre. 18 filatures de coton ont fermé depuis l'été dernier.
• Les détaillants avec des magasins physiques doivent payer des droits et des frais, à la différence de leurs concurrents en ligne.

Certaines entreprises comme Shein soutiennent une plus grande transparence mais souhaitent maintenir l'exemption. La Chine veut intensifier ses exportations via le commerce électronique transfrontalier. L'exemption « de minimis » est une pièce maîtresse de cette stratégie.

Les autorités américaines prennent des mesures. La douane et la protection des frontières (CBP) ont suspendu certains courtiers et demandent des informations supplémentaires sur les expéditions. Le Congrès travaille sur deux nouveaux projets de loi pour résoudre ce problème. L'un des projets visera à empêcher les articles taxés de bénéficier du statut exempt de droits de douane. L'autre fixera des limites pour s'harmoniser avec les partenaires commerciaux, comme le plafond de 7 dollars instauré par la Chine. Ces changements pourraient être mis en place après l'élection présidentielle.

Si l'exemption est levée, les prix pour les consommateurs américains augmenteront, affectant particulièrement les ménages les plus pauvres. Maintenir l'exemption permet à la Chine de profiter de la vente de produits bon marché, ce qui est en contradiction avec la politique commerciale des États-Unis. Cette situation préoccupe les décideurs politiques.