Polémique à Bangkok : exclusion d'acteurs clés des discussions plastiques

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Par Francois Dupont
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Porte de salle de conférence fermée avec des icônes de pollution plastique.

ParisDes experts se réunissent à Bangkok cette semaine pour élaborer le premier accord mondial visant à lutter contre la pollution plastique. Les négociations finales concernant ce traité se tiendront en novembre en Corée du Sud. Cependant, de nombreux groupes importants se sentent exclus des discussions actuelles. Parmi eux, on compte des environnementalistes, des chefs tribaux, des habitants locaux touchés par la production de plastique, et même certains représentants de l'industrie plastique. Ils affirment ne pas être autorisés à participer aux pourparlers à Bangkok.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement, organisateur de la réunion, a reçu des lettres de nombreux groupes critiquant la réunion confidentielle de Bangkok. Ces groupes affirment que le manque de transparence et de participation du public va à l'encontre des pratiques habituelles dans la conclusion d'accords environnementaux internationaux et pourrait mener à de mauvais résultats.

Points clefs soulevés par la problématique :

  • Manque de transparence et de participation publique
  • Contradiction avec les pratiques des traités internationaux
  • Risque de créer un précédent néfaste

Lors des réunions précédentes, les pays se concentraient principalement sur les règles et les procédures, y compris le mode de vote. Désormais, les experts discutent du contenu du traité. La réunion se prolonge jusqu'à la semaine prochaine, mais seuls les membres des délégations nationales et un groupe restreint de 24 experts invités peuvent y participer. Deux groupes d'experts se penchent sur les substances chimiques présentes dans les produits en plastique et les modalités de financement du traité.

L'urgence du problème rend cette omission particulièrement préoccupante. En 2022, la majorité des pays du monde ont convenu de créer le premier traité juridiquement contraignant sur la pollution plastique, avec pour objectif de le finaliser d'ici la fin de 2024. Ce traité est crucial pour l'établissement de règles mondiales visant à gérer et réduire la pollution plastique, notamment les déchets dans les océans.

Des milliers de personnes, parmi lesquelles des écologistes, récupérateurs de déchets et scientifiques, ont participé à d'anciennes discussions pour exprimer leurs avis. Leur absence actuelle pourrait influencer la direction et la solidité du traité. Le Conseil International des Associations de l’Industrie Chimique, particulièrement contrarié d'être écarté, souligne l'importance de la participation de ses scientifiques et ingénieurs pour fournir des conseils techniques.

Un traité efficace doit inclure l'avis de tous. Les défenseurs de cette idée estiment que le traité devrait non seulement gérer les déchets, mais aussi limiter la production de plastique et éliminer les produits chimiques toxiques présents dans les plastiques. Exclure différentes perspectives, en particulier celles des groupes publics, pourrait affaiblir le traité. Le Réseau International pour l'Élimination des Polluants avertit que l'approche actuelle pourrait manquer de responsabilité pour obtenir de réels résultats.

Des accords environnementaux antérieurs, tels que la Convention de Minamata sur le mercure et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, permettaient aux observateurs de participer. Cela nous pousse à nous interroger sur les exclusions en cours à Bangkok actuellement. Certains pays, comme la Chine et l'Iran, incluent des groupes industriels dans leurs délégations, tandis que d'autres, comme l'Uruguay, les Philippines et les Îles Cook, invitent des organisations à but non lucratif. Cette inclusion sélective soulève davantage de questions sur la transparence et l'équité.

Les écologistes craignent que des points de vue essentiels ne soient ignorés à Bangkok. Les groupes indigènes, dont les terres sont touchées par l'extraction de combustibles fossiles et les industries polluantes, envoient seulement de petites délégations. Le problème global de la pollution plastique nécessite une diversité de perspectives pour élaborer un traité efficace.

Des participants essentiels ont été exclus, et la transparence a été limitée à Bangkok, suscitant des inquiétudes quant à la qualité et l'inclusivité du futur traité mondial sur les plastiques. Un risque subsiste que cet accord soit moins efficace, compromettant les efforts pour réduire la pollution plastique à l'échelle mondiale.

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