Nouvelle étude : La cartographie des fourmis dévoile des liens écologiques profonds et surprenants.
ParisDes écologistes de l'Université de Hong Kong (HKU) ont élaboré une carte répertoriant la distribution des diverses espèces de fourmis à travers le monde. Cette recherche est cruciale car elle intègre les insectes dans notre compréhension des différentes régions, une connaissance jusqu'alors principalement basée sur l'étude des animaux plus grands et des plantes.
Les fourmis jouent un rôle crucial dans l'écosystème et sont bien plus étudiées que d'autres insectes. Pendant dix ans, l'équipe du Professeur Benoit Guénard a rassemblé des données sur la répartition de près de 16 000 espèces de fourmis. Grâce à des outils avancés comme la bio-informatique et l'apprentissage automatique, ils ont conçu une carte divisant le monde en 9 régions selon la distribution des fourmis. Cette étude révèle plusieurs découvertes significatives :
- La répartition des fourmis reflète étroitement celle des plantes.
- Les fourmis et les plantes partagent des régions biogéographiques non identifiées dans les cartes des vertébrés.
- Les fourmis et les plantes entretiennent des relations écologiques et évolutives étroites.
Ces résultats indiquent que les cartes traditionnelles de répartition des animaux, qui se concentrent généralement sur les vertébrés, ne reflètent peut-être pas toute la complexité de la biodiversité. Les schémas de distribution des fourmis et des plantes se ressemblent, suggérant des interactions écologiques importantes. Par exemple, les fourmis aident à la dispersion des graines de plantes et les protègent des herbivores. Ces relations influencent les écosystèmes depuis des millions d’années, révélant des connexions plus profondes qu’on ne le pensait.
Étudier les insectes, comme les fourmis, en biogéographie nous aide à mieux comprendre la biodiversité mondiale. Cette connaissance est essentielle pour planifier la protection de la nature. Avec les activités humaines et le changement climatique menaçant les écosystèmes, il est crucial de savoir où vivent les différentes espèces. Des données détaillées peuvent orienter les efforts de conservation en identifiant les zones importantes et en décidant quelles régions nécessitent le plus de protection.
L’étude propose de nouvelles pistes pour les recherches futures. Il est nécessaire d’étudier davantage de groupes d’insectes pour mieux comprendre la biodiversité. En ajoutant des informations sur chaque espèce d’insecte dans différentes régions, nous pourrons observer comment ces groupes interagissent avec leur environnement. Cela pourrait entraîner des méthodes innovantes pour protéger plus efficacement diverses espèces.
En étudiant la diversité des insectes, les scientifiques peuvent mieux comprendre et prévoir le comportement et les réactions des écosystèmes face aux changements. Cette approche globale pourrait améliorer les stratégies de conservation, protégeant ainsi les nombreuses espèces qui composent la biodiversité de notre planète. La recherche de l'équipe de l'Université de Hong Kong n'en est qu'à ses débuts, soulignant la nécessité de davantage d'efforts et de nouvelles méthodes en recherche géographique.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41467-024-49918-2et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Runxi Wang, Jamie M. Kass, Chhaya Chaudhary, Evan P. Economo, Benoit Guénard. Global biogeographic regions for ants have complex relationships with those for plants and tetrapods. Nature Communications, 2024; 15 (1) DOI: 10.1038/s41467-024-49918-2Partager cet article