Nouvelle étude : des microbes anciens dévoilent les secrets de l'évolution de la vie complexe

Temps de lecture: 2 minutes
Par Francois Dupont
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Microbes anciens et évolution des formes de vie complexes en séquence.

ParisDes chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres ont découvert de nouvelles informations sur l'évolution de la vie complexe. Ils ont révélé qu'un organisme unicellulaire nommé Amoebidium contient des fragments génétiques provenant de grands virus anciens. Voici les points principaux :

  • Amoebidium est un parasite unicellulaire présent en eau douce.
  • Son ADN contient des séquences virales.
  • Ces séquences virales sont fortement méthylées, c'est-à-dire chimiquement silencieuses.
  • Le contenu viral varie considérablement entre les différents isolats d'Amoebidium.

Le Dr Alex de Mendoza Soler de la Queen Mary's School of Biological and Behavioural Sciences a dirigé cette étude. L'équipe a découvert que les insertions virales ne sont pas inactives. Elles continuent de se modifier et sont réprimées de diverses manières. Ce processus est constant et révèle une interaction continue entre Amoebidium et les virus.

Le Dr. de Mendoza Soler explique que les insertions virales dans l'ADN peuvent être néfastes, mais l'organisme Amoebidium les contrôle à l'aide de marques chimiques. Cette découverte change notre perception des virus. Bien qu'ils soient généralement considérés comme nuisibles, cette étude révèle que les insertions virales peuvent apporter de nouveaux gènes aux organismes hôtes, ce qui pourrait contribuer à l'évolution de la vie complexe.

Cette étude suscite l'intérêt car elle concerne les génomes humains. Les humains et d'autres mammifères possèdent également des fragments anciens de virus dans leur ADN, appelés Rétrovirus Endogènes. Autrefois considérés comme de l'« ADN poubelle » sans utilité, il se pourrait que certains de ces éléments soient en réalité bénéfiques. Ces séquences virales auraient pu jouer un rôle dans l'évolution humaine, similaire à celui observé chez Amoebidium.

La principale distinction réside dans la taille. Les virus géants présents dans les Amoebidium sont bien plus grands que les Rétrovirus Endogènes. De plus, le génome humain est beaucoup plus vaste et complexe que celui des Amoebidium. Toutefois, l'idée reste identique : les virus peuvent introduire de nouveaux gènes et de la complexité chez leurs hôtes.

Cette découverte ouvre la voie à de nombreuses perspectives de recherche future. Les chercheurs pourraient examiner comment ce mécanisme de l'insertion des virus dans l'ADN des hôtes impacte d'autres formes de vie, y compris les humains. Comprendre les interactions entre virus et hôtes pourrait éclairer de nombreux aspects de l'évolution et du développement des maladies.

Cette étude modifie notre perception des virus. Plutôt que d'être simplement nuisibles, ils pourraient également contribuer à rendre la vie plus complexe. Cela pourrait transformer la biologie et la génétique. Nous avons peut-être négligé le rôle bénéfique des virus. De futures recherches pourraient éclairer davantage sur l'évolution de la vie et même mener à de nouveaux traitements pour des maladies liées aux traces virales dans notre ADN. C'est certainement un domaine à suivre de près.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1126/sciadv.ado6406

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

Luke A. Sarre, Iana V. Kim, Vladimir Ovchinnikov, Marine Olivetta, Hiroshi Suga, Omaya Dudin, Arnau Sebé-Pedrós, Alex de Mendoza. DNA methylation enables recurrent endogenization of giant viruses in an animal relative. Science Advances, 2024; 10 (28) DOI: 10.1126/sciadv.ado6406
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