La remontée du sol antarctique : clé pour prévoir la hausse du niveau marin
ParisUne étude récente révèle que le sol sous la calotte glaciaire de l'Antarctique va s'élever en raison de la fonte des glaces, ce qui influencera les niveaux futurs des mers. Lorsque la glace de l'Antarctique fond, le poids réduit sur la terre conduit à son élévation. Cette terre en élévation impacte ensuite la calotte glaciaire au-dessus, affectant ainsi les niveaux des mers à l'échelle mondiale.
Principaux résultats de l'étude :
Si les émissions de gaz à effet de serre sont réduites, le relèvement des terres en Antarctique pourrait diminuer son impact sur l'élévation du niveau de la mer d'environ 40 %. En revanche, si les émissions restent élevées, la fonte rapide des glaces aggravera cette élévation. Environ 700 millions de personnes vivant dans les zones côtières sont menacées par ces changements. Actuellement, la calotte glaciaire de l'Antarctique s'élève d'environ 5 centimètres par an, un rythme beaucoup plus rapide qu'en Amérique du Nord.
Terry Wilson de l'Université d'État de l'Ohio dirige des recherches sur un modèle 3D de l'intérieur de la Terre. Ce modèle, élaboré par des scientifiques de l'Université McGill, utilise des données GPS et sismiques provenant du réseau antarctique (ANET) du projet POLENET. Ce réseau collecte des données de divers systèmes en Antarctique, suivis de mouvements de terrain et d'activités sismiques.
Wilson a souligné que ce modèle offre un niveau de détail sans précédent. Il permet à l'équipe de prédire l'évolution des calottes glaciaires et du niveau des mers d'ici 2500, en fonction des différents niveaux d'émissions. Selon elle, lorsque la glace fond, la terre monte, ce qui peut ralentir le déplacement de la glace vers l'océan et ainsi préserver davantage les calottes glaciaires. Dans les meilleurs scénarios, cela pourrait entraîner une élévation du niveau de la mer plus faible.
Dans un scénario à faibles émissions, ces transformations pourraient ralentir ou atténuer certains impacts du réchauffement climatique. Cependant, dans un scénario à fortes émissions, la fonte rapide des glaces pourrait déplacer l'eau des océans loin de l'Antarctique. Cela entraînerait une élévation du niveau de la mer, notamment près des côtes surpeuplées, aggravant ainsi la situation.
L'étude met en lumière la nécessité de réduire rapidement les émissions de carbone. Les efforts individuels et nationaux, même minimes, peuvent s'accumuler et faire une différence. Pour les petites nations insulaires et les zones côtières, diminuer les impacts environnementaux est vital. La recherche révèle également le lien entre les parties solides de la Terre et les changements à la surface. Elle souligne l'importance de collecter davantage de données pour mieux prévoir les conditions futures.
Des chercheurs de l'Université de l'Ohio ont découvert que la terre en Antarctique s'élève beaucoup plus rapidement que prévu. Elle gagne 5 centimètres par an, soit cinq fois plus vite qu'en Amérique du Nord. Ce changement rapide indique clairement que les activités humaines ont un impact significatif sur l'environnement.
L'étude de Wilson révèle que la compréhension du relief et l'adoption de plans à faibles émissions peuvent mieux contrôler les futures augmentations du niveau de la mer. Bien que cette recherche fournisse des informations cruciales, elle souligne également la nécessité de poursuivre les recherches et de recueillir davantage de données.
Cette étude a été financée par la Fondation Nationale pour la Science des États-Unis et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Plusieurs universités et l'Union of Concerned Scientists ont contribué à cette recherche, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Advances.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1126/sciadv.adn1470et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Natalya Gomez, Maryam Yousefi, David Pollard, Robert M. DeConto, Shaina Sadai, Andrew Lloyd, Andrew Nyblade, Douglas A. Wiens, Richard C. Aster, Terry Wilson. The influence of realistic 3D mantle viscosity on Antarctica’s contribution to future global sea levels. Science Advances, 2024; 10 (31) DOI: 10.1126/sciadv.adn1470Partager cet article