Les animaux s'adaptent à la coexistence humaine
ParisLes animaux sauvages s'habituent de plus en plus à la présence humaine. Une étude menée par des chercheurs de Potsdam a analysé les données de déplacement de plus de 1 500 animaux sauvages de différentes espèces. Il en ressort que les animaux vivant dans des zones fortement fréquentées par l'homme se montrent moins perturbés par la présence humaine. Les animaux équipés de colliers GPS s'y acclimatent rapidement après avoir été marqués, ce qui démontre leur adaptation à la présence humaine.
Différents animaux ont montré des comportements variés dans les premiers jours suivant leur marquage. Les chercheurs ont observé attentivement ces variations dans leur comportement.
Les herbivores, tels que l'élan et le moose, se sont déplacés davantage et ont modifié leurs activités de diverses manières. Les omnivores et les carnivores, comme les léopards et les loups, étaient moins actifs au début et parcouraient des distances plus courtes. Les animaux de grande taille ont retrouvé leur rythme plus rapidement que les plus petits.
Dans un délai de quatre à sept jours, la plupart des espèces reprenaient leurs comportements habituels, mais chacune avait son propre rythme de rétablissement. Les herbivores modifiaient rapidement leurs déplacements, bien qu'ils aient mis plus de temps à retrouver leur niveau d'activité normal. En revanche, les omnivores et les carnivores retrouvaient leurs mouvements et activités typiques en environ cinq à six jours.
Les animaux vivant dans des zones affectées par l'activité humaine reprennent rapidement leurs comportements habituels, ce qui indique qu'ils pourraient être accoutumés à la présence des humains.
L'étude révèle l'importance d'observer les animaux sur une période prolongée. Les premières données recueillies après le marquage pourraient ne pas refléter les comportements authentiques, car le processus de marquage peut perturber les animaux. En les observant plus longtemps, les chercheurs peuvent saisir des comportements plus naturels une fois que les animaux se sont habitués aux dispositifs de suivi.
Cette étude soulève des questions sur l'impact potentiel de l'adaptation aux activités humaines sur la nature au fil du temps. À mesure que les animaux sauvages s'habituent à la présence humaine, cela pourrait modifier leurs comportements de chasse, leurs déplacements et leur utilisation des ressources. Ces changements risquent de déséquilibrer les écosystèmes, ce qui nécessite une attention et un suivi rigoureux.
L'étude souligne des points essentiels concernant l'éthique et la science dans la recherche sur la faune. Elle insiste sur la nécessité de minimiser le stress des animaux lors de leur capture et de leur marquage pour obtenir des données de qualité. Les chercheurs doivent perfectionner leurs méthodes pour garantir le bien-être des animaux tout en recueillant des informations fiables.
Comprendre ces évolutions nous permet de mieux gérer la protection de la faune et le développement humain. Cette recherche est cruciale pour saisir les relations complexes entre les personnes et les animaux à mesure que notre monde s'urbanise davantage.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41467-024-52381-8et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Jonas Stiegler, Cara A. Gallagher, Robert Hering, Thomas Müller, Marlee Tucker, Marco Apollonio, Janosch Arnold, Nancy A. Barker, Leon Barthel, Bruno Bassano, Floris M. van Beest, Jerrold L. Belant, Anne Berger, Dean E. Beyer Jr, Laura R. Bidner, Stephen Blake, Konstantin Börner, Francesca Brivio, Rudy Brogi, Bayarbaatar Buuveibaatar, Francesca Cagnacci, Jasja Dekker, Jane Dentinger, Martin Duľa, Jarred F. Duquette, Jana A. Eccard, Meaghan N. Evans, Adam W. Ferguson, Claudia Fichtel, Adam T. Ford, Nicholas L. Fowler, Benedikt Gehr, Wayne M. Getz, Jacob R. Goheen, Benoit Goossens, Stefano Grignolio, Lars Haugaard, Morgan Hauptfleisch, Morten Heim, Marco Heurich, Mark A. J. Hewison, Lynne A. Isbell, René Janssen, Anders Jarnemo, Florian Jeltsch, Jezek Miloš, Petra Kaczensky, Tomasz Kamiński, Peter Kappeler, Katharina Kasper, Todd M. Kautz, Sophia Kimmig, Petter Kjellander, Rafał Kowalczyk, Stephanie Kramer-Schadt, Max Kröschel, Anette Krop-Benesch, Peter Linderoth, Christoph Lobas, Peter Lokeny, Mia-Lana Lührs, Stephanie S. Matsushima, Molly M. McDonough, Jörg Melzheimer, Nicolas Morellet, Dedan K. Ngatia, Leopold Obermair, Kirk A. Olson, Kidan C. Patanant, John C. Payne, Tyler R. Petroelje, Manuel Pina, Josep Piqué, Joseph Premier, Jan Pufelski, Lennart Pyritz, Maurizio Ramanzin, Manuel Roeleke, Christer M. Rolandsen, Sonia Saïd, Robin Sandfort, Krzysztof Schmidt, Niels M. Schmidt, Carolin Scholz, Nadine Schubert, Nuria Selva, Agnieszka Sergiel, Laurel E. K. Serieys, Václav Silovský, Rob Slotow, Leif Sönnichsen, Erling J. Solberg, Mikkel Stelvig, Garrett M. Street, Peter Sunde, Nathan J. Svoboda, Maria Thaker, Maxi Tomowski, Wiebke Ullmann, Abi T. Vanak, Bettina Wachter, Stephen L. Webb, Christopher C. Wilmers, Filip Zieba, Tomasz Zwijacz-Kozica, Niels Blaum. Mammals show faster recovery from capture and tagging in human-disturbed landscapes. Nature Communications, 2024; 15 (1) DOI: 10.1038/s41467-024-52381-8Partager cet article