Découverte d'Alasemenia : ancêtre des graines volantes
ParisLes scientifiques ont récemment fait une découverte qui éclaire notre compréhension de la dispersion des graines par le vent chez les plantes primitives. Ils ont mis au jour une graine fossilisée datant du Dévonien supérieur, soit il y a environ 360 à 385 millions d'années. Cette graine, baptisée Alasemenia, est l'un des plus anciens exemples connus de plantes utilisant le vent pour la dispersion de leurs graines. Les premières plantes à graines comme Alasemenia étaient essentielles car elles représentaient une transition de la reproduction par spores, comme chez les mousses et les fougères, à la reproduction par graines.
Alasemenia se distingue des autres graines du Dévonien car elle possède trois ailes, tandis que des graines comme Warstenia et Guazia en ont quatre. Des modèles mathématiques ont été utilisés par les scientifiques pour montrer que les trois ailes d'Alasemenia tournaient probablement bien et lui permettaient de capter le vent facilement, ce qui lui permettait de voyager plus loin. Cette découverte suggère qu'avoir un nombre inhabituel d'ailes pourrait avoir favorisé la dispersion des graines par le vent.
Les stratégies de dispersion par le vent mettent l'accent sur des caractéristiques clés comme des graines légères qui peuvent facilement voyager, des structures qui aident les graines à planer ou à tourbillonner dans les airs, et des graines qui sont lâchées au moment opportun pour maximiser leurs chances de propagation.
- Plantes roulantes
- Graines parachutes (comme les pissenlits et les asclépiades)
- Graines ailées (comme celles des érables)
L'Alasemenia fut probablement l'une des premières plantes à disperser ses graines grâce au vent, avant même l'apparition de techniques telles que les parachutes ou les plumets. En utilisant le vent pour disséminer ses graines, les plantes pouvaient limiter la concurrence avec leur propre descendance et favoriser la croissance de leurs graines dans de nouvelles régions.
Un fossile découvert dans la mine de Jianchuan en Chine ne présente pas de cupule, contrairement à de nombreuses graines datant du Dévonien. Cette absence suggère que la graine était probablement adaptée pour être disséminée par le vent plutôt que par l'eau ou d'autres moyens. Les ailes de la graine se développent à partir de son enveloppe, illustrant comment les plantes primitives pouvaient transformer leurs parties reproductrices pour utiliser le vent dans la dispersion des semences.
Cette recherche nous permet non seulement de mieux comprendre le passé, mais elle met également en lumière la manière dont les plantes ont surmonté les défis environnementaux au fil du temps. Alors que les écosystèmes d'aujourd'hui évoluent, connaître ces anciennes adaptations peut nous offrir des clés pour anticiper comment les plantes pourraient s'adapter et survivre face aux changements climatiques actuels et futurs.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.7554/eLife.92962et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Le Liu, Jiangnan Yang, Deming Wang, Yi Zhou, Peng Xu, Min Qin, Pu Huang. Alasemenia, the earliest ovule with three wings and without cupule. eLife, 2024; 13 DOI: 10.7554/eLife.92962Partager cet article