Découvertes surprenantes sur Charon grâce à James Webb
ParisDes scientifiques ont détecté du dioxyde de carbone et du peroxyde d'hydrogène sur Charon, la plus grande lune de Pluton. Utilisant le télescope spatial James Webb, l'équipe de l'Institut de recherche du Sud-Ouest a identifié ces substances chimiques, enrichissant ainsi nos connaissances sur Charon. Ces découvertes nous aident à mieux comprendre les caractéristiques géologiques et chimiques de cette lune.
L'étude révèle des découvertes majeures.
- Présence de dioxyde de carbone sur Charon, surtout en fine couche sur un sous-sol riche en glace d'eau.
- Identification pour la première fois du peroxyde d'hydrogène, montrant l'altération de la surface par le rayonnement solaire et les rayons cosmiques.
- Utilisation de techniques d'observation avancées avec le spectrographe infrarouge du télescope Webb pour cartographier l'hémisphère nord de Charon.
Charon possède une surface en constante évolution, loin d'être simplement gelée. La présence de dioxyde de carbone révèle un passé complexe, probablement issu de l'intérieur de Charon et amené à la surface par des impacts. Cela soutient l'idée que les objets de la ceinture de Kuiper nous aident à comprendre les conditions qui régnaient au début du système solaire.
La présence de peroxyde d'hydrogène sur Charon indique que des forces externes influencent la chimie de sa surface. La lumière solaire et les particules énergétiques peuvent décomposer la glace d'eau, libérant ainsi de l'hydrogène et de l'oxygène qui se combinent pour former du peroxyde d'hydrogène. Cela démontre que Charon, bien que lointain, subit des phénomènes d'altération spatiale.
Le télescope Webb joue un rôle crucial dans l'étude des objets glacés situés bien au-delà de Neptune. Grâce à sa capacité à observer un spectre beaucoup plus large de longueurs d'onde lumineuses, il permet aux scientifiques d'examiner ces objets lointains avec une précision inédite. En observant Charon, les chercheurs pourraient acquérir des méthodes pour étudier d'autres objets similaires dans la ceinture de Kuiper, enrichissant ainsi notre compréhension de ces zones éloignées de notre système solaire.
Ces données permettent aux scientifiques de mieux comprendre la formation et la composition des autres objets glacés dans la ceinture de Kuiper et au-delà. Cela marque un progrès passionnant dans notre connaissance de ces astres lointains du système solaire. Avec l'amélioration des technologies, l'exploration de lunes et de planètes éloignées pourrait révéler encore plus de découvertes surprenantes et éclairantes.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41467-024-51826-4et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Silvia Protopapa, Ujjwal Raut, Ian Wong, John Stansberry, Geronimo L. Villanueva, Jason Cook, Bryan Holler, William M. Grundy, Rosario Brunetto, Richard J. Cartwright, Bereket Mamo, Joshua P. Emery, Alex H. Parker, Aurelie Guilbert-Lepoutre, Noemi Pinilla-Alonso, Stefanie N. Milam, Heidi B. Hammel. Detection of carbon dioxide and hydrogen peroxide on the stratified surface of Charon with JWST. Nature Communications, 2024; 15 (1) DOI: 10.1038/s41467-024-51826-4Partager cet article