Nouvelle étude : l'impact humain surpasse l'effet temporaire des loups réintroduits sur Isle Royale
ParisDes chercheurs de l'Université du Wisconsin-Madison ont examiné l'impact du retour des loups sur Isle Royale sur les autres carnivores. Ils ont découvert que l'effet des loups sur ces carnivores était de courte durée. Toutefois, les activités humaines ont eu un impact bien plus significatif.
L'équipe de recherche, dont l'étude a été publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment, a recueilli des échantillons d'ADN à partir des excréments et des poils de renards et de martres. Ils ont ensuite analysé les habitats et les régimes alimentaires de ces animaux. Cette recherche a été menée avant, pendant et après la réintroduction des loups et la formation de leurs meutes.
Le travail sur le terrain comprenait :
- Marcher 15 à 20 kilomètres par jour pour vérifier les pièges
- Récupérer des échantillons de poils à partir de tubes en PVC équipés de brosses
- Prélever des échantillons d'ADN sur les excréments
Ils sont retournés au laboratoire pour étudier l'ADN. Ils ont analysé les niveaux de carbone et d'azote pour en apprendre davantage sur les régimes alimentaires des animaux. Les chercheurs ont identifié trois phases : absence d'animaux, début de colonisation par les animaux et présence complète des animaux.
Avant le retour des loups, des observations de renards et de martres avaient été faites. À leur arrivée, les loups sont revenus en solitaire plutôt qu'en meute. Les renards se sont rapprochés des campements, quittant les forêts denses, tandis que les martres se sont dispersées davantage, ayant moins de concurrence avec les renards.
Les renards ont rencontré de nouveaux dangers. Pour se nourrir des restes laissés par les loups, ils devaient rester près d'eux, augmentant ainsi leurs risques de se faire attaquer. Les renards ont alors changé leurs habitudes alimentaires en se tournant vers la nourriture humaine. Ils se sont dirigés vers les campings et ont pris des repas aux visiteurs.
En 2020, les loups ont commencé à vivre en meute et ont délimité leurs territoires. Cela a entraîné un recul chez d'autres prédateurs. Les renards et les martres ont repris leurs comportements et régimes alimentaires habituels.
Jonathan Pauli, professeur à l'Université du Wisconsin-Madison, a souligné que la réintroduction d'espèces peut entraîner des conséquences imprévisibles. Tout en n'étant pas toujours négatives, ces implications restent difficiles à anticiper.
L'étude a révélé que les humains ont un impact réel. Situé dans un coin reculé, le parc national Isle Royale reste en grande partie vierge. Cependant, la présence rare des visiteurs a tout de même influencé la faune locale. La nourriture apportée par les humains a modifié l'habitat et le régime alimentaire des renards et martres.
Le partenariat avec le Service des Parcs Nationaux s'est avéré crucial. Il a permis de mener des recherches qui faciliteront les réintroductions futures d'animaux. L'étude contribue également à améliorer l'expérience des visiteurs tout en préservant les zones naturelles.
Cette étude a été financée par le Service des parcs nationaux des États-Unis et la Fondation des parcs nationaux. Elle a également bénéficié d’une bourse de recherche du programme SciMed Graduate Research Scholars de l’Université du Wisconsin-Madison.
Il est essentiel de saisir les interactions entre les animaux et les humains. Les recherches menées à Isle Royale jouent un rôle clé dans la protection de la faune. Les futurs projets pourront s’appuyer sur ces données pour améliorer la santé et les habitats des espèces sauvages.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1002/fee.2750et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Mauriel Rodriguez Curras, Mark C Romanski, Jonathan N Pauli. The pulsed effects of reintroducing wolves on the carnivore community of Isle Royale. Frontiers in Ecology and the Environment, 2024; DOI: 10.1002/fee.2750Aujourd'hui · 01:33
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