Les microbes à l'aventure : voyage lointain des pathogènes dans la troposphère

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Par Josephine Martin
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Microbes flottant dans l'atmosphère avec les nuages.

ParisDe nouvelles recherches révèlent que des micro-organismes vivants comme les bactéries et les champignons peuvent se déplacer loin dans la partie inférieure de l'atmosphère. L'Institut de Santé Globale de Barcelone a découvert de nombreux types de microbes jusqu'à 3 000 mètres au-dessus du Japon. Certains de ces microbes, susceptibles de provoquer des maladies, provenaient de régions situées à plus de 2 000 kilomètres. Cela favorise la propagation des maladies vers des zones éloignées d'une manière auparavant inconnue.

Points clés de l'étude :

  • Identification de plus de 266 genres fongiques et 305 genres bactériens, y compris des pathogènes humains tels que Escherichia coli et des espèces de Staphylococcus.
  • Lien entre les microorganismes et des éléments agricoles tels que le sulfate de zinc et le potassium, suggérant une origine agricole.
  • La viabilité et la résistance aux antibiotiques de certains microbes aéroportés, y compris une souche de Micrococcus luteus résistante à plusieurs antibiotiques.

Ces découvertes sont cruciales. Un problème majeur est que les bactéries résistantes aux antibiotiques peuvent se propager par l'air. Cela complique encore la lutte mondiale contre la résistance aux médicaments. Étant donné que ces bactéries peuvent rester vivantes et infectieuses sur de longues distances, il est essentiel de les surveiller dans l'air.

Les pratiques agricoles peuvent contribuer à la dispersion de ces microbes provenant de zones agricoles. L'utilisation de fertilisants et de pesticides, en particulier dans des régions comme le nord-est de la Chine, pourrait faciliter la diffusion de ces micro-organismes sur de longues distances. Comprendre ce lien peut orienter les politiques futures sur l'emploi de ces produits chimiques afin de prévenir des effets indésirables.

L'étude met en évidence l'importance d'explorer la microbiologie atmosphérique au-delà des méthodes traditionnelles. Les techniques actuelles se limitent aux basses altitudes et négligent la diversité des microbes à des niveaux plus élevés. En investiguant la troposphère supérieure, les scientifiques pourraient découvrir de nouveaux schémas de distribution microbienne, ainsi que leur impact sur les écosystèmes et la santé publique.

Les conclusions ouvrent la voie à de nouvelles recherches. Les études futures devraient se concentrer sur :

  • Identifier les mécanismes précis permettant aux microbes de survivre dans des conditions de haute altitude.
  • Évaluer les impacts sanitaires de la dispersion microbienne à longue distance sur les populations humaines.
  • Développer des stratégies pour gérer et prédire le mouvement des micro-organismes pathogènes à travers les voies atmosphériques.

L'étude menée par Rodó et son équipe révèle de nouvelles perspectives sur la propagation des maladies par voies aériennes, ce qui pourrait influencer les politiques de santé, d'agriculture et d'environnement à l'échelle mondiale.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1073/pnas.2404191121

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

Xavier Rodó, Sofya Pozdniakova, Sílvia Borràs, Atsushi Matsuki, Hiroshi Tanimoto, Maria-Pilar Armengol, Irina Pey, Jordi Vila, Laura Muñoz, Samuel Santamaria, Lidia Cañas, Josep-Anton Morguí, Alejandro Fontal, Roger Curcoll. Microbial richness and air chemistry in aerosols above the PBL confirm 2,000-km long-distance transport of potential human pathogens. Proceedings of the National Academy of Sciences, 2024; 121 (38) DOI: 10.1073/pnas.2404191121
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