Procès décisif : journalistes de Stand News reconnus coupables de sédition
ParisDeux journalistes de Stand News, Chung Pui-kuen et Patrick Lam, ont été reconnus coupables de sédition par un tribunal de Hong Kong. Ils ont été condamnés en vertu d'une ancienne loi coloniale. Le procès, qui a débuté en octobre 2022, a également jugé coupable la société mère, Best Pencil (Hong Kong) Ltd., bien qu'aucun représentant de l'entreprise n'ait assisté au procès.
Voici les éléments clés de l'affaire :
- Chung et Lam risquent jusqu'à deux ans de prison et une amende de 5 000 HK$ (environ 640 $) s'ils sont reconnus coupables.
- L'affaire concerne 17 articles qui auraient promu des "idéologies illégales" et critiqué la loi sur la sécurité et les forces de l'ordre.
- Stand News, ainsi que Apple Daily, étaient des voix pro-démocratie de premier plan qui ont été fermées dans le cadre de la répression gouvernementale accrue.
- Le verdict a été retardé en raison de l'attente de l'issue de l'appel dans une autre affaire de sédition, ce qui montre le contexte juridique plus large.
En 2020, une nouvelle loi sur la sécurité nationale a été adoptée et utilisée pour réduire au silence les opposants. Jimmy Lai, fondateur du journal pro-démocratie Apple Daily, est déjà incarcéré pour des accusations similaires. Stand News a été contraint de fermer en décembre 2021 après une importante perquisition de la police mobilisant plus de 200 agents qui ont saisi des documents journalistiques cruciaux. Peu de temps après, Citizen News a également cessé ses activités en raison des préoccupations sur la sécurité de son personnel.
Les habitants ressentent de plus en plus les effets de ces mesures strictes. Kevin Ng, ancien lecteur de Stand News, a souligné le vide laissé par la fermeture de ce média en termes de reportages critiques. Cela illustre une tendance plus large à l'autocensure qui s'accentue. La baisse de la liberté de la presse est mise en évidence par la chute de Hong Kong dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, passant de la 80e à la 135e place sur 180 régions.
Le gouvernement de Hong Kong assure que la ville jouit toujours de la liberté de la presse, comme le garantit sa mini-constitution. Néanmoins, cette liberté décline visiblement, notamment depuis l'introduction de nouvelles lois sur la sécurité en mars. Ces lois préoccupent les journalistes et compliquent leur travail d'investigation indépendante.
Les condamnations de Chung et Lam envoient un message clair aux journalistes. Les accusations concernent des articles comprenant des interviews et des avis de figures pro-démocratie. Ces publications incluaient également des opinions d'activistes à l'étranger et de participants à une primaire organisée par le camp pro-démocratie. La description de Stand News par l'accusation, à la fois comme plateforme politique et comme média d'information, soulève des inquiétudes quant à la séparation entre journalisme et contrôle gouvernemental.
La défense de Chung a mis en avant l'importance de la liberté d'expression pour contrer les idées nuisibles, réfutant ainsi les arguments de l'accusation. Cette situation est préoccupante car le climat juridique à Hong Kong se durcit pour ceux qui osent s'exprimer, suscitant des inquiétudes quant à l'avenir du journalisme dans la ville.
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