Percée dans la compréhension de la fièvre catarrhale maligne chez les bovins : une nouvelle étude révolutionnaire
ParisDes chercheurs de l'Université de Liège ont découvert des informations cruciales sur une maladie appelée fièvre catarrhale maligne (FCM) chez les bovins. Une nouvelle étude explique le fonctionnement de cette maladie et propose des solutions pour la combattre à l'avenir.
La fièvre catarrhale maligne est provoquée par l'herpèsvirus gamma alcelaphin 1 (AlHV-1). Chez les gnous, ce virus reste latent sans causer de symptômes, mais il peut s'avérer mortel pour le bétail. L'équipe de chercheurs a examiné comment ce virus affecte différemment le bétail et a découvert plusieurs détails importants.
- Le virus provoque une expansion oligoclonale des lymphocytes T CD8+ chez les bovins.
- Le gène viral A10 joue un rôle clé dans ce processus.
- La phosphorylation de l’A10 modifie le phénotype des lymphocytes T, entraînant leur prolifération.
- Ces modifications des lymphocytes T sont cruciales pour le développement de la MCF.
Benjamin Dewals, chercheur et enseignant à l'Université de Liège, a expliqué qu'ils ont utilisé des méthodes avancées de séquençage de l'ADN pour étudier les cellules T CD8+ chez des vaches malades et les comparer à celles de vaches en bonne santé. Cela leur a permis de comprendre la diversité des cellules T et d'identifier les gènes cellulaires et viraux actifs pendant l'infection.
En 2013, des chercheurs ont découvert que la MCF se manifeste uniquement si l'AlHV-1 reste inactif dans les cellules T CD8+. Pendant cette phase, le virus réplique son ADN sans produire de nouvelles particules virales. La nouvelle étude démontre que le gène A10 est essentiel pour ce mécanisme.
L'étudiante en doctorat Meijiao Gong, auteure principale de l'étude parue dans PNAS, a déclaré que la protéine A10 est essentielle pour le développement de MCF sans compromettre la réplication virale en culture cellulaire. La phosphorylation de A10 influence considérablement les lymphocytes T, entraînant leur multiplication et provoquant ainsi la maladie.
Les nouvelles découvertes ouvrent la voie à plusieurs avancées prometteuses : comprendre le rôle de A10 pourrait mener à de nouveaux traitements ciblant ce gène spécifique, des cartographies détaillées de la reprogrammation des cellules T CD8+ offrent plus de profondeur sur la réponse immunitaire des bovins face au virus, et il existe un fort potentiel pour la création d'un vaccin efficace contre la MCF afin de protéger les bovins de cette maladie dangereuse.
La recherche permet de mieux comprendre pourquoi et comment la fièvre catarrhale maligne tue les bovins. En identifiant les actions du virus et les gènes importants, les scientifiques se rapprochent de la création de méthodes pour prévenir et traiter cette maladie chez le bétail.
Cette recherche impacte non seulement la santé du bétail, mais propose également de nouvelles manières d'explorer comment les herpèsvirus provoquent des tumeurs malignes chez d'autres animaux. Les résultats peuvent orienter des études plus vastes sur la persistance des virus dans le corps et leurs interactions avec le système immunitaire.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1216531110et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Leonor Palmeira, Océane Sorel, Willem Van Campe, Christel Boudry, Stefan Roels, Françoise Myster, Anca Reschner, Pierre G. Coulie, Pierre Kerkhofs, Alain Vanderplasschen, Benjamin G. Dewals. An essential role for γ-herpesvirus latency-associated nuclear antigen homolog in an acute lymphoproliferative disease of cattle. Proceedings of the National Academy of Sciences, 2013; 110 (21) DOI: 10.1073/pnas.1216531110Partager cet article