Perturbation du montage des plans protéiques : un nouvel axe pour combattre la dégénérescence cellulaire
ParisLes protéines sont fabriquées par un processus appelé épissage, au cours duquel le spliceosome modifie les transcrits génétiques. Cette modification est essentielle pour produire la diversité de protéines nécessaire au bon fonctionnement du corps humain.
- Les gènes renferment les directives pour produire des protéines.
- Une cellule crée une copie de ces directives sous forme de transcrit.
- Le spliceosome modifie ce transcrit en retirant certaines parties.
- Le résultat est un plan ajusté pour fabriquer diverses protéines.
Le spliceosome est constitué de plusieurs composants, dont un groupe appelé U4/U6.U5. Une protéine nommée USP39 joue un rôle crucial en stabilisant ces composants. En cas de modifications spécifiques ou d'absence d'USP39, le spliceosome devient instable. Cela peut ralentir et rendre le processus d'épissage moins précis, entraînant la formation de protéines défectueuses potentiellement problématiques pour les cellules.
Une recherche a révélé que certains tumors très agressifs produisent en grande quantité une protéine nommée USP39 ainsi que des protéines similaires pour favoriser leur division rapide. En inhibant USP39, il serait possible de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant les cellules saines, qui se divisent plus lentement. Cela pourrait ouvrir une nouvelle voie de traitement pour certains types de cancer.
Les résultats de cette étude vont au-delà des maladies oculaires et des cancers et peuvent contribuer à mieux comprendre des affections comme Alzheimer et Parkinson. Les erreurs dans le traitement des instructions génétiques par les cellules pourraient favoriser l'accumulation de protéines nocives et endommager les cellules, contribuant ainsi à ces maladies. Mieux comprendre ce processus pourrait mener à de nouveaux traitements capables de corriger ces erreurs de traitement génétique pour améliorer ces conditions.
Cette étude souligne l'importance cruciale de l'exactitude dans les processus cellulaires. À l'avenir, les traitements médicaux pourraient s'appuyer sur ces mécanismes détaillés, offrant ainsi de l'espoir aux patients atteints de maladies liées à l'épissage. Avec des recherches continues, comprendre les rôles spécifiques des éléments du spliceosome pourrait mener à de nouveaux traitements et outils de diagnostic.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1126/science.adi5295et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Cristian Prieto-Garcia, Vigor Matkovic, Thorsten Mosler, Congxin Li, Jie Liang, James A. Oo, Felix Haidle, Igor Mačinković, Alfredo Cabrera-Orefice, Rayene Berkane, Giulio Giuliani, Fenfen Xu, Anne-Claire Jacomin, Ines Tomaskovic, Marion Basoglu, Marina E. Hoffmann, Rajeshwari Rathore, Ronay Cetin, Doha Boutguetait, Süleyman Bozkurt, María Clara Hernández Cañás, Mario Keller, Jonas Busam, Varun Jayeshkumar Shah, Ilka Wittig, Manuel Kaulich, Petra Beli, Wojciech P. Galej, Ingo Ebersberger, Likun Wang, Christian Münch, Alexandra Stolz, Ralf P. Brandes, William Ka Fai Tse, Stefan Eimer, Didier Y. R. Stainier, Stefan Legewie, Kathi Zarnack, Michaela Müller-McNicoll, Ivan Dikic. Pathogenic proteotoxicity of cryptic splicing is alleviated by ubiquitination and ER-phagy. Science, 2024; 386 (6723): 768 DOI: 10.1126/science.adi5295Partager cet article