Nouveau système d'alerte : les bactéries prédisent les saisons pour survivre aux coups de froid
ParisDes recherches récentes révèlent que les bactéries utilisent leurs horloges internes de 24 heures pour se préparer aux différentes saisons. Cette découverte est cruciale pour comprendre comment les rythmes circadiens aident les espèces à s'adapter aux variations saisonnières et climatiques. L'étude s'est concentrée sur les algues bleu-vert, aussi appelées cyanobactéries, et leur réaction face à des longueurs de journée artificielles.
L'expérience a soumis les cyanobactéries à différentes durées d'exposition à la lumière du jour tout en maintenant une température chaude. Après plusieurs jours, les algues ont été placées dans la glace pendant deux heures. Les résultats ont révélé que les bactéries exposées à des journées plus courtes avaient des taux de survie bien plus élevés que celles qui ne l'étaient pas. En particulier, le taux de survie pour celles exposées à des journées courtes était de 75 %, soit jusqu'à trois fois supérieur aux autres échantillons.
Principaux résultats de l'étude :
- Les bactéries exposées à des journées courtes (huit heures de lumière et 16 heures d'obscurité) survivaient mieux aux chocs thermiques dus au froid.
- Une résistance optimale au froid était obtenue après six à huit jours d'exposition à des journées courtes.
- Les cyanobactéries dépourvues de leurs gènes d'horloge biologique ne montraient aucune variation de survie en fonction de la durée du jour.
- Le photopériodisme est essentiel pour que les bactéries se préparent aux changements saisonniers.
Les résultats révèlent que les bactéries utilisent leurs horloges internes pour distinguer la durée des journées. Lorsqu'elles subissent des journées courtes sur une période prolongée, elles passent à un état leur permettant de mieux affronter les températures plus froides. Cela est étonnant, étant donné que les bactéries ne vivent généralement que de six à 24 heures. L'étude montre que les bactéries peuvent avertir les générations futures des changements environnementaux à venir.
L'étude ouvre de nouvelles perspectives scientifiques. Une question à approfondir est de comprendre comment les organismes à courte espérance de vie parviennent à prédire les changements saisonniers. Cette compréhension pourrait nous aider à savoir comment d'autres espèces, y compris les cultures importantes, peuvent s'adapter aux variations climatiques.
Les résultats indiquent que certains composés s'accumulent pendant les journées courtes et pourraient provoquer des modifications dans le fonctionnement des bactéries, favorisant leur survie dans des conditions difficiles. L'étude de ces systèmes pourrait nous aider à comprendre comment l'information est transmise aux générations futures chez diverses espèces.
Dr Luísa Jabbur et son équipe démontrent que les nouveaux chercheurs peuvent exercer une influence significative dans leurs domaines. Leur étude met en lumière le lien entre les horloges biologiques des organismes et leur adaptation à l’environnement, en soulignant l’importance des rythmes circadiens dans la nature.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1126/science.ado8588et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Maria Luísa Jabbur, Benjamin P. Bratton, Carl Hirschie Johnson. Bacteria can anticipate the seasons: Photoperiodism in cyanobacteria. Science, 2024; 385 (6713): 1105 DOI: 10.1126/science.ado8588Partager cet article