L'ingéniosité de la nature : des robots pilotés par le mycélium des champignons
ParisDes chercheurs de l'Université Cornell ont développé de nouveaux types de robots en utilisant du mycélium fongique. Ces robots exploitent les signaux électriques du mycélium pour interagir avec leur environnement et détecter des changements. Dirigée par Anand Mishra et Rob Shepherd, l'équipe a présenté ses découvertes dans la revue Science Robotics.
Les mycéliums, qui constituent les parties souterraines des champignons, peuvent détecter et réagir à divers signaux. Des chercheurs ont intégrés des mycéliums dans des robots afin de concevoir des machines plus flexibles et réactives. Cette recherche représente une avancée majeure en robotique, en combinant des éléments biologiques et artificiels pour améliorer le fonctionnement des robots.
Cette innovation présente plusieurs caractéristiques essentielles :
- Les robots biohybrides utilisent le mycélium des champignons pour améliorer la détection environnementale.
- Deux prototypes ont été développés : un robot mou ressemblant à une araignée et un robot à roulettes.
- Le mycélium réagit à divers stimuli tels que la lumière, le toucher et la chaleur.
- Les applications futures pourraient inclure la surveillance agricole et la détection environnementale.
Les chercheurs exploitent les propriétés des mycéliums fongiques pour créer des robots capables de fonctionner dans des environnements imprévisibles. Les robots actuels ont souvent des difficultés dans ces conditions, car ils dépendent de réponses prédéfinies et possèdent des capacités de détection limitées. Les mycéliums peuvent traiter plusieurs entrées et produire des signaux électriques, permettant ainsi à ces robots biohybrides de s'adapter en temps réel et offrant une solution autonome plus fiable.
La recherche ouvre de nouvelles perspectives pour l'agriculture intelligente. Les robots équipés de mycélium peuvent analyser la qualité du sol et déterminer de manière autonome la quantité d'engrais à utiliser. Cela pourrait rendre l'agriculture plus efficiente et réduire son impact environnemental.
Intégrer des systèmes vivants aux robots pourrait révolutionner la science des matériaux. Par exemple, les mycéliums fongiques sont robustes et se développent efficacement, ce qui pourrait permettre de créer des robots capables de s'auto-réparer ou de se construire eux-mêmes. Cette méthodologie pourrait prolonger la durée de vie des robots et réduire leurs besoins en maintenance, les rendant ainsi utiles dans un plus grand nombre de contextes.
Lors des expériences, les deux robots ont réagi aux signaux électriques naturels des mycéliums. Sous l'exposition à la lumière ultraviolette, leurs mouvements ont changé, démontrant que les mycéliums peuvent répondre à cette lumière. Des tests supplémentaires ont révélé que nous pouvions contrôler les signaux des mycéliums, suggérant ainsi que les humains pourraient potentiellement maîtriser ces systèmes biohybrides.
Cette recherche pourrait conduire à des robots plus faciles à utiliser et plus autonomes, transformant ainsi divers secteurs comme l'agriculture et la surveillance environnementale. Les mycéliums fongiques possèdent des qualités uniques qui pourraient rendre les machines plus réactives et adaptables.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1126/scirobotics.adk8019et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Anand Kumar Mishra, Jaeseok Kim, Hannah Baghdadi, Bruce R. Johnson, Kathie T. Hodge, Robert F. Shepherd. Sensorimotor control of robots mediated by electrophysiological measurements of fungal mycelia. Science Robotics, 2024; 9 (93) DOI: 10.1126/scirobotics.adk8019Partager cet article