Bataille contre l'excision qui continue en Gambie malgré l'interdiction

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Par Josephine Martin
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Village rural avec des huttes traditionnelles et des artefacts culturels.

ParisLa Gambie maintient l'interdiction des mutilations génitales féminines

Le 16 juillet, les législateurs gambiens ont décidé de conserver l'interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) en rejetant une proposition visant à lever cette interdiction, bloquant ainsi un vote final. Les associations de défense des droits humains se réjouissent de cette décision, bien que des militants restent inquiets. Les MGF continuent de poser un problème dans les régions rurales, loin des centres gouvernementaux.

En Gambie, environ 75 % des femmes ont subi la mutilation génitale féminine (MGF), selon les Nations Unies. Cette pratique consiste à enlever une partie des organes génitaux des filles et peut entraîner des saignements abondants, la mort et des complications lors de l'accouchement. L'Organisation mondiale de la santé considère la MGF comme une forme de torture. À l'échelle mondiale, plus de 200 millions de femmes et de filles, principalement en Afrique subsaharienne, ont été victimes de MGF, d'après les estimations de l'ONU. L'UNICEF indique qu'environ 30 millions de femmes ont été touchées par cette pratique au cours des huit dernières années, principalement en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.

En 2015, l'ex-dirigeant gambien Yahya Jammeh a interdit les MGF, sans en préciser la raison. Malgré cette interdiction, la pratique a perduré. L'année dernière, les premières poursuites ont eu lieu et trois femmes ont été reconnues coupables d'avoir fait subir cette pratique à leurs filles. Cela a déclenché un tollé public et alimenté les débats sur les MGF.

Des militants en Gambie sensibilisent les communautés rurales aux dangers de l'excision. Ils font face à une forte résistance car cette pratique est liée à des croyances culturelles et religieuses. Lors d'une réunion dans un bureau gouvernemental local, les militants ont montré des images de mutilations génitales féminines pour expliquer les risques sanitaires de l'excision. Beaucoup de femmes ont été choquées et bouleversées, bien que certaines aient soutenu la pratique. Une femme a déclaré : « J'ai subi l'excision et rien de mal ne m'est arrivé », affirmant que l'interdiction allait à l'encontre de leurs droits en tant que femmes musulmanes. Elle a admis avoir fait exciser sa fille en secret après l'interdiction.

Metta a subi l'excision à l'âge de huit ans. Elle a expliqué qu'elle avait appris l'importance de parler de la Mutilation Génitale Féminine après avoir assisté à des réunions communautaires. Lors de ces rencontres, les femmes ont découvert qu'elles partageaient des problèmes similaires, comme des douleurs dues à l'excision, ainsi que des difficultés dans leurs relations intimes et durant l'accouchement.

Rabietou, mère de six enfants, a assisté à une réunion pour savoir comment protéger sa plus jeune fille, Fatima, contre l'excision. Elle a raconté qu'une parente l'avait excisée, qu'elle avait dû quitter l'école et qu'elle s'était mariée à 15 ans. Sa fille Aminata a également été excisée, a quitté l'école tôt et s'est mariée. Rabietou a appris les dangers pour la santé grâce à des militants et a décidé d'arrêter cette pratique. Elle a promis de ne pas exciser Fatima et a demandé à Aminata de ne pas exciser sa fille.

La Gambie interdit l'excision, mais les militants Metta et Rabietou luttent sans relâche pour l'éradiquer. Ils font face à des résistances de groupes culturels et religieux, mais restent déterminés à protéger les générations futures de cette pratique.

Points Clés:

  • Environ 75 % des femmes gambiennes subissent des MGF.
  • Les MGF entraînent des risques sanitaires graves, y compris la mort et des complications à l'accouchement.
  • En 2015, une interdiction a été instaurée mais la pratique a perduré.
  • Des récentes poursuites judiciaires ont déclenché des débats.
  • Les croyances culturelles et religieuses influencent fortement la perpétuation des MGF.

Sensibiliser et changer les mentalités est essentiel pour mettre fin aux MGF. Bien que ces pratiques soient illégales, elles persistent encore.

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