Les mystères des faux souvenirs chez les seiches révèlent une mémoire trompeuse
ParisDes chercheurs de l'Université de Caen, en Normandie, ont découvert que les seiches peuvent créer de faux souvenirs. Cette étude a été publiée dans la revue iScience le 17 juillet. À l'instar des humains, les seiches utilisent un processus de rappel de la mémoire qui peut parfois générer des souvenirs erronés.
Voici les points essentiels :
- Les seiches sont capables de se souvenir des événements passés.
- Le rappel de la mémoire implique la reconstruction de l’événement avec des caractéristiques différentes.
- La mémoire reconstructive peut entraîner des souvenirs erronés.
Lors de l'étude, les chercheurs ont montré aux seiches différents tubes ornés de motifs visuels spécifiques. L'un contenait des crevettes, l'aliment préféré des seiches, un autre renfermait un crabe moins apprécié, et le troisième était vide. Par la suite, ils ont représenté les tubes de crevettes et vides sans révéler leur contenu, visant à tromper les seiches grâce à des motifs visuels et des odeurs se chevauchant.
Lorsque les seiches avaient le choix, elles ont souvent choisi le tube vide plutôt que celui contenant un crabe, laissant penser qu’elles croyaient à tort que des crevettes se trouvaient dans le tube vide. L'étude a également révélé que les seiches faisaient ces erreurs avec des indices visuels, mais pas avec des odeurs.
Les seiches pourraient améliorer l'efficacité de leur cerveau en stockant de petites fragments de souvenirs pour les reconstituer ultérieurement. Cette stratégie leur permettrait d'économiser de l'énergie mentale et de s'imaginer des choses nouvelles à l'avenir.
Les seiches réagissent différemment aux situations trompeuses : certaines restent indifférentes, tandis que d'autres se laissent facilement influencer. Cette variabilité rappelle le fonctionnement de la mémoire humaine, où certaines personnes sont plus susceptibles de développer des faux souvenirs que d'autres, et cela peut également varier chez une même personne au fil du temps.
Des recherches futures devraient déterminer les raisons de ces différences. Celles-ci pourraient être liées à l'âge, à l'attention ou à l'état émotionnel. Comprendre ces facteurs nous permettrait d'approfondir nos connaissances sur la mémoire des seiches, ainsi que sur la mémoire humaine.
Cette étude révèle que les seiches possèdent des capacités de mémoire sophistiquées comparables à celles des humains. Ces résultats pourraient nous aider à mieux comprendre la mémoire chez différentes espèces. En explorant la façon dont les animaux se souviennent et réfléchissent aux événements passés, nous pouvons améliorer notre connaissance du fonctionnement de la mémoire.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1016/j.isci.2024.110322et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Lisa Poncet, Pauline Billard, Nicola S. Clayton, Cécile Bellanger, Christelle Jozet-Alves. False memories in cuttlefish. iScience, 2024; 110322 DOI: 10.1016/j.isci.2024.110322Partager cet article