Dix ans après, les Yazidis cherchent stabilité et espoir à Sinjar

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Par Madelaine Dupont
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Une maison endommagée avec des mauvaises herbes envahissantes et des décombres.

ParisDix ans après les attaques de l'État islamique contre la communauté yézidie à Sinjar, en Irak, les Yézidis s'efforcent encore de reconstruire leur vie et de trouver des logements stables. Au mois d'avril 2024, seuls 43% des plus de 300,000 personnes déplacées étaient retournées, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

La communauté yazidie fait face à de nombreux défis.

  • Maisons détruites sans moyens de reconstruction
  • Infrastructure ravagée incluant les réseaux d'eau, les établissements de santé, les écoles et les lieux de culte
  • Présence de multiples groupes armés contrôlant la région
  • Souvenirs profondément traumatiques de l'assaut de l'EI

Sinjar, terre ancestrale des Yézidis, revêt une importance émotionnelle et religieuse immense. Certains craignent que les Yézidis ne puissent préserver leur identité s'ils ne retournent pas à Sinjar. Hadi Babasheikh, frère de l'ancien chef spirituel yézidi, affirme que le yézidisme ne peut survivre sans Sinjar. Les Yézidis y résident depuis des siècles, avec leurs villages et les importantes montagnes de Sinjar.

En 2014, les combattants de l'État islamique ont attaqué Sinjar pour éradiquer la religion yézidie. Ils ont tué des hommes et des garçons, vendu des femmes comme esclaves sexuelles ou les ont forcées à se convertir et à épouser des combattants. De nombreuses personnes ont fui vers les montagnes de Sinjar ou d'autres endroits. Bien que l'État islamique ait été vaincu il y a sept ans, les Yézidis souffrent toujours.

La reconstruction avance lentement. Les équipes de construction travaillent parmi les débris de la ville. Dans les régions environnantes, les dommages sont évidents : des maisons effondrées, des stations-service abandonnées et des services publics détruits. La principale zone musulmane sunnite de la ville est en ruines, et les anciens habitants font face à l'hostilité des Yazidis, car on les accuse d'avoir collaboré avec l'État islamique.

Le gouvernement central et les autorités kurdes se disputent le contrôle de Sinjar, soutenant chacun des administrations locales différentes. Ce conflit affecte les camps de déplacés dans la région kurde, où vivent maintenant de nombreux Yazidis ayant fui Sinjar.

Plus tard cette année, Bagdad a ordonné la fermeture des camps avant le 30 juillet et a proposé un paiement unique de 4 millions de dinars (environ 3 000 dollars) aux personnes qui les quittent. Le vice-ministre des déplacés, Karim al-Nouri, affirme que les problèmes liés au retour ont été résolus. Cependant, les autorités kurdes s'opposent à l'expulsion des résidents des camps. Le conseiller Khairi Bozani déclare que le gouvernement devrait aider les gens à déménager dans un endroit meilleur, et non pire.

Khudeida Murad Ismail gère une petite boutique dans un camp à Dohuk et ne veut pas partir. Quitter signifierait perdre son revenu, et l'argent qu'il recevrait ne suffirait pas à reconstruire sa maison. De nombreux habitants du camp partagent son avis.

L'avenir des Yézidis à Sinjar est incertain. La proximité avec la frontière syrienne complique encore la situation. De nombreux groupes armés et conflits en cours empêchent les habitants de revenir et de reconstruire leur existence.

La communauté yazidie se trouve face à un dilemme. Elle doit choisir entre retourner dans leur territoire endommagé ou rester dans des camps où les opportunités sont rares. La reconstruction de Sinjar constitue non seulement une tâche ardue mais aussi cruciale pour préserver la culture et l'identité yazidies. Malgré les destructions, leur terre natale conserve une importance capitale pour eux.

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