Une étude souligne les risques méconnus des microplastiques cosmétiques
ParisDe nouvelles recherches révèlent que nous ne connaissons pas suffisamment la pollution due aux microplastiques des produits cosmétiques et de soins personnels laissés sur la peau. Contrairement aux produits rincés comme les gommages et les dentifrices qui ont été étudiés, les produits tels que les hydratants et écrans solaires n'ont pas été suffisamment examinés par les scientifiques ou les régulateurs. Ce manque d'attention suscite des inquiétudes concernant les impacts possibles sur l'environnement et la santé.
Il existe certaines préoccupations concernant l'utilisation de produits cosmétiques sur la peau.
- Probabilité d'une exposition cutanée importante aux microplastiques.
- Risque d'infiltration des microplastiques dans le corps à travers la peau.
- Connaissances limitées sur l'impact environnemental après élimination.
Les cosmétiques à application prolongée peuvent rester sur votre peau pendant des durées étendues, ce qui pourrait permettre aux microplastiques de pénétrer la peau et d'entrer dans le corps. Cela est préoccupant car les microplastiques sont souvent liés à des substances chimiques nocives, telles que les PFAS et les plastifiants, associés au cancer et à des problèmes hormonaux.
Recherches sur les microplastiques dans les cosmétiques : des obstacles majeurs
La recherche sur les microplastiques dans les produits cosmétiques fait face à plusieurs obstacles. L'extraction et l'analyse de ces particules issues de produits huileux appliqués sur la peau s'avèrent complexes, compliquant leur étude. De plus, l'attention s'est principalement portée sur les produits rincés, en raison des interdictions publiques et des campagnes de sensibilisation. Cela a conduit à la fausse perception que le problème des microplastiques dans les cosmétiques est résolu, alors qu'il ne l'est pas.
L'Union européenne a annoncé son intention d'interdire progressivement les microplastiques dans les produits. L'interdiction s'appliquera aux cosmétiques sans rinçage d'ici 2029 et à tous les autres cosmétiques d'ici 2035. Bien que ces mesures soient prévues, elles ne seront mises en œuvre que dans plusieurs années, permettant ainsi l'utilisation non réglementée de microplastiques, ce qui pourrait nuire à l'environnement et à la santé.
L'Université de Birmingham et l'Université de l'Illinois collaborent pour améliorer la détection et l'étude des microplastiques dans les produits appliqués sur la peau. Ce projet vise à approfondir notre compréhension de la contribution de ces produits à la pollution par les microplastiques.
Cette étude met en avant l'importance de développer de nouvelles méthodes et réglementations pour les produits non rincés. En approfondissant notre compréhension de ces produits, nous pouvons améliorer leurs formules et leurs politiques afin de protéger l'environnement et la santé humaine des risques liés à l'exposition aux microplastiques.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1016/j.jhazmat.2024.135053et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Anna Kukkola, Andrew J. Chetwynd, Stefan Krause, Iseult Lynch. Beyond microbeads: Examining the role of cosmetics in microplastic pollution and spotlighting unanswered questions. Journal of Hazardous Materials, 2024; 476: 135053 DOI: 10.1016/j.jhazmat.2024.135053Partager cet article