Nouvelle étude : les larves de poissons-zèbres "goûtent" l'oxygène, une révolution en biologie respiratoire

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Par Josephine Martin
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Les poissons-zèbres détectent les molécules d'oxygène sous l'eau avec leurs papilles gustatives.

ParisUne étude de l'Université d'Ottawa a révélé que les larves de poisson-zèbre peuvent détecter les niveaux d'oxygène dans l'eau grâce à leurs papilles gustatives. Cette découverte modifie notre compréhension de la manière dont les créatures aquatiques perçoivent leur environnement. Les mêmes cellules qui aident les poissons-zèbres à goûter la nourriture leur permettent également de sentir l'oxygène et d'adapter leur respiration lorsque ce dernier est faible. Ce rôle double des cellules gustatives était jusque-là inconnu.

L'étude a révélé les points clés suivants : les larves de poissons-zèbres utilisent les cellules des papilles gustatives pour détecter à la fois le goût et l'oxygène. Ces cellules sont actives en cas de faible teneur en oxygène. Si ces cellules sont supprimées, les schémas respiratoires des poissons-zèbres deviennent irréguliers. Stimuler les nerfs connectés aux papilles gustatives peut provoquer des réponses respiratoires.

Les chercheurs ont utilisé des techniques avancées, comme l'imagerie calcique intracellulaire, pour observer la réaction des cellules sensorielles en présence de faibles niveaux d'oxygène. Leurs découvertes suggèrent que la capacité à détecter l'oxygène est cruciale pour la survie, permettant aux poissons de repérer et de réagir rapidement aux environnements pauvres en oxygène.

Cette recherche nous éclaire sur l'adaptation des poissons face aux modifications de leur milieu. Avec l'impact croissant du changement climatique sur les systèmes aquatiques, ces découvertes revêtent une grande importance. Beaucoup d'écosystèmes aquatiques connaissent des variations de niveaux d'oxygène, et comprendre comment les poissons perçoivent et répondent à ces changements nous permet de mieux appréhender les écosystèmes. Par exemple, la capacité d'adaptation observée chez le poisson-zèbre pourrait exister chez d'autres espèces de poissons, offrant ainsi de nouvelles perspectives sur leur adaptation respiratoire.

La découverte montre à quel point les cellules sensorielles peuvent être polyvalentes dans la nature. Les mêmes structures peuvent remplir différentes fonctions, démontrant ainsi l'efficacité des changements évolutifs. Cette efficacité pourrait inspirer de nouvelles idées en biotechnologie, notamment pour créer des capteurs ou des dispositifs inspirés de ces systèmes naturels afin de surveiller les conditions environnementales.

Les modifications environnementales impactent les écosystèmes aquatiques. Ces connaissances sont précieuses pour la conservation et l'élevage de la vie aquatique. Comprendre comment les poissons perçoivent et réagissent à leur environnement est essentiel pour préserver la biodiversité et la santé des écosystèmes. Les résultats de l'étude ouvrent de nouvelles perspectives de recherche et peuvent être utiles dans la gestion des pêcheries et la surveillance environnementale.

La manière dont les larves de poisson zèbre perçoivent l'oxygène nous aide à en apprendre davantage sur les poissons et nous montre comment les êtres vivants peuvent s'adapter à leur environnement.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2024.08.015

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

Yihang Kevin Pan, Steve F. Perry. Developing zebrafish utilize taste-signaling pathways for oxygen chemoreception. Current Biology, 2024; DOI: 10.1016/j.cub.2024.08.015
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