Les courants océaniques lents pourraient accélérer l’absorption du CO2 atmosphérique, révèle une nouvelle étude

Temps de lecture: 3 minutes
Par Francois Dupont
- dans
Les courants océaniques lents augmentent les effets des niveaux de CO2 atmosphérique.

ParisDes chercheurs récents indiquent que l'affaiblissement des courants océaniques pourrait fortement augmenter les niveaux de dioxyde de carbone dans l'air. Ce phénomène aurait d'importantes répercussions sur le climat. Avec le changement climatique, la circulation océanique devrait ralentir. Auparavant, les scientifiques pensaient que cela n'affecterait pas beaucoup les niveaux de carbone atmosphérique. Cependant, de nouvelles découvertes par un chercheur du MIT montrent le contraire.

L'étude a analysé un processus récurrent comprenant :

  • Les éléments nutritifs océaniques
  • Les micro-organismes de surface
  • La disponibilité en fer
  • Un groupe de molécules nommées ligands

Jonathan Lauderdale, un chercheur au MIT, a découvert que lorsque la circulation océanique ralentit, cela perturbe le processus normal. Cela pourrait entraîner une augmentation de la libération de CO2 des profondeurs de l'océan vers l'atmosphère. Auparavant, les scientifiques pensaient qu'un ralentissement de la circulation ne ferait que réduire la quantité de CO2 retirée de l'atmosphère sans augmenter celle ajoutée. Les recherches de Lauderdale montrent que cette croyance doit être réexaminée.

En 2020, Lauderdale et son équipe ont conçu un modèle simplifié des différentes parties de l'océan pour examiner les niveaux de nutriments, de fer et de ligands et leurs interactions. Ils ont découvert que l'ajout de fer ne favoriserait pas la croissance du phytoplancton à l'échelle mondiale, car le phytoplancton a besoin de ligands pour utiliser le fer. Une pénurie de ligands limite donc leur croissance. En outre, ajouter du fer à une région peut priver d'autres zones des nutriments nécessaires, perturbant ainsi l'équilibre global.

Dans son étude récente, Lauderdale a ajusté le modèle pour inclure différentes zones océaniques, telles que le Pacifique et l'Océan Austral. Il a examiné les effets des variations de la force des courants marins. Étonnamment, il a découvert que lorsque ceux-ci étaient plus faibles, la concentration de CO2 dans l'atmosphère augmentait. Cette découverte était inattendue, car des études antérieures avaient indiqué l'effet inverse.

Lauderdale a découvert que la quantité de ligands jouait un rôle crucial. Lorsque la variabilité des ligands était interrompue, le schéma attendu se manifestait : une circulation atmosphérique plus faible entraînait une diminution du CO2. Mais dès que la variabilité des ligands était réintroduite, les niveaux de CO2 augmentaient malgré une circulation plus faible.

En utilisant les données de l'étude GEOTRACES, qui examine les éléments traces et les isotopes dans les océans, il a découvert que les niveaux de ligands varient selon les endroits. Cela soutient ses nouvelles conclusions selon lesquelles une circulation océanique plus faible pourrait en réalité accroître le CO2 atmosphérique.

Lauderdale a examiné l'impact des changements de la circulation océanique sur l'activité biologique ainsi que sur les niveaux de carbone, de nutriments, de fer et de ligands. Il a découvert un nouveau mécanisme de rétroaction. Quand la circulation est plus faible, moins de nutriments et de carbone remontent des profondeurs de l'océan. En conséquence, le phytoplancton dispose de moins de ressources et produit moins de ligands, ce qui réduit la disponibilité en fer et diminue encore plus le nombre de phytoplanctons. Cela conduit à une moindre absorption de CO2 de l'atmosphère et à une libération globale de carbone des profondeurs de l'océan.

Certains modèles climatiques suggèrent que la circulation océanique pourrait ralentir de 30 % à cause de la fonte des glaces, particulièrement près de l'Antarctique. Lauderdale avertit que ce ralentissement pourrait aggraver le changement climatique plus que prévu initialement. L'océan absorberait moins de CO2 et en libérerait davantage de ses profondeurs, augmentant ainsi le CO2 atmosphérique et accélérant le réchauffement climatique.

Cette étude démontre que les processus naturels ne suffisent pas à réguler les émissions de carbone. Il est urgent d’intervenir pour réduire les émissions et lutter efficacement contre le changement climatique.

L'étude est publiée ici:

http://dx.doi.org/10.1038/s41467-024-49274-1

et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est

Jonathan Maitland Lauderdale. Ocean iron cycle feedbacks decouple atmospheric CO2 from meridional overturning circulation changes. Nature Communications, 2024; 15 (1) DOI: 10.1038/s41467-024-49274-1
Science: Dernières nouvelles
Lire la suite:

Partager cet article

Commentaires (0)

Poster un commentaire
NewsWorld

NewsWorld.app est un site d'actualités premium gratuit. Nous fournissons des actualités indépendantes et de haute qualité sans facturer par article et sans modèle d'abonnement. NewsWorld estime que les actualités générales, commerciales, économiques, technologiques et de divertissement devraient être accessibles à un niveau élevé gratuitement. De plus, NewsWorld est incroyablement rapide et utilise une technologie avancée pour présenter des articles d'actualités dans un format très lisible et attrayant pour le consommateur.


© 2024 NewsWorld™. Tous droits réservés.