Vers l'indépendance rizicole : défis et stratégies en Sierra Leone
ParisSierra Leone s'efforce de devenir autosuffisante en production de riz, cherchant à réduire sa dépendance aux importations qui existe depuis les années 1980. Le ministre de l'Agriculture, Henry Kpaka Musa, souligne les grands défis auxquels le pays est confronté, tels que l'infrastructure inadéquate, l'électricité peu fiable et les effets du changement climatique. Le gouvernement a mobilisé 620 millions de dollars auprès de banques de développement internationales pour aider à surmonter ces obstacles, bien qu'on estime que la pleine autosuffisance coûtera 1,8 milliard de dollars.
Le plan proposé par le gouvernement semble prometteur, bien que certains critiquent son manque d’attention envers les petits agriculteurs qui constituent 70 % de la population en Sierra Leone. Les initiatives précédentes ont échoué, ce qui souligne l'importance d'éviter les mêmes erreurs. Actuellement, le plan se concentre sur l'amélioration des infrastructures routières et des équipements, avec une stratégie incluant des mesures concrètes pour y parvenir.
- Améliorer les infrastructures routières pour relier les principales régions rizicoles.
- Développer de grandes surfaces irriguées.
- Fournir engrais, semences et pesticides.
Les experts avertissent que reproduire la Révolution verte en Asie pourrait profiter davantage aux grandes entreprises agroalimentaires internationales qu'aux agriculteurs locaux. En privilégiant les engrais et les pesticides, on risque de devenir plus dépendant de sociétés comme Bayer Crop Science et Syngenta. Ces démarches n'ont pas historiquement conduit à des améliorations notables de la sécurité alimentaire, même avec d'importants investissements, comme l'illustre l'initiative d'une Révolution Verte pour l'Afrique.
Pénurie de main-d'œuvre en zones rurales
Un des problèmes de l'approche actuelle est le déficit de main-d'œuvre. De nombreux jeunes quittent la campagne pour s'installer en ville, laissant un manque de travailleurs dans les régions rurales. Sans un nombre suffisant de personnes pour préparer et entretenir les champs irrigués, l'augmentation de la production rizicole pourrait être ralentie. De plus, le coût élevé de la main-d'œuvre est prohibitif pour de nombreux petits agriculteurs, les empêchant de développer leur production.
Sierra Leone possède un énorme potentiel pour la culture du riz grâce à son climat favorable et à des connaissances héritées du passé. Cependant, pour produire suffisamment de riz pour toute la population, le pays doit mettre en place un plan qui soutient les petits exploitants agricoles et adopte des méthodes durables. Il est crucial que l'amélioration des infrastructures bénéficie réellement aux communautés locales. En développant les compétences locales et en utilisant la technologie pour résoudre les problèmes actuels, la Sierra Leone peut avancer vers une production de riz plus durable et inclusive.
Pour que le développement international profite aux petits exploitants agricoles en Sierra Leone, il est crucial de gérer prudemment les investissements étrangers tout en préservant les méthodes agricoles locales. L'équilibre entre l'assistance internationale et les besoins locaux est indispensable pour que le pays parvienne à l'autosuffisance en production de riz.
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