Virage sécuritaire : Scholz durcit sa politique migratoire

Par Francois Dupont
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Frontière renforcée avec un drapeau allemand en arrière-plan

ParisLe chancelier allemand, Olaf Scholz, a récemment abordé la question de la migration au Reichstag à Berlin. Scholz, qui était auparavant favorable à la politique d'accueil de nombreux migrants en Allemagne, plaide désormais pour des règles plus strictes. Ce revirement intervient alors que de plus en plus de citoyens s'inquiètent de la criminalité et qu'un nombre croissant de personnes soutient le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).

Les gens sont extrêmement en colère après avoir appris que plusieurs crimes violents auraient été commis par des étrangers. Les récents événements incluent :

  • L'émotion suscitée par la mort d'un policier tué par un suspect afghan.
  • L'assassinat brutal d'un Allemand par un Syrien de 18 ans.
  • Des troubles causés à la machette par un homme syrien en Sarre.
  • Un Somalien accusé d'avoir poignardé une personne à Hambourg.

La ministre de l'Intérieur allemande, Nancy Faeser, a déclaré que le pays peine à gérer l'afflux de personnes. Le gouvernement prépare une nouvelle loi permettant d'expulser les étrangers soutenant le terrorisme ou la violence, même en ligne. Cette décision a été prise après que certains islamistes radicaux ont applaudi la mort d'un policier sur les réseaux sociaux.

L'Allemagne est généralement sûre, mais la perception de l'insécurité augmente. Une enquête récente a révélé que 74 % des électeurs sont très préoccupés par la montée de la criminalité. Les données gouvernementales montrent que les taux de criminalité ont augmenté d'environ 6 % l'année dernière. Parmi tous les crimes, 41 % ont été commis par des étrangers, qui représentent 15 % de la population. Les crimes impliquant des suspects étrangers ont augmenté de 23 % en 2022 et de 18 % en 2023.

De nombreuses infractions impliquent des coups de couteau. Les incidents liés aux couteaux ont augmenté de près de 40 % entre 2021 et 2023, atteignant 14 000 cas. Cette hausse a entraîné des appels à des politiques de déportation plus strictes, mais leur application demeure complexe. La majorité des migrants demandeurs d'asile ne peuvent être expulsés et doivent être envoyés dans des pays « sûrs ». La Syrie et l'Afghanistan ne sont pas jugés sûrs.

Bien que Scholz ait promis d'expulser de nombreuses personnes, la réalisation est difficile. Cette année, les expulsions ont augmenté de 30 %, atteignant seulement 4 700 individus. En Allemagne, environ 230 000 personnes pourraient être expulsées, mais seulement 45 000 sont prêtes à être renvoyées immédiatement.

Scholz discute avec des pays comme l'Ouzbékistan pour résoudre ces problèmes. Pourtant, ces accords suscitent des doutes et des questions juridiques. Des spécialistes du droit en Allemagne remettent en cause la légalité de ces actions, ce qui pourrait ralentir ou bloquer les plans.

Après les mauvais résultats des sociaux-démocrates aux élections européennes et l'augmentation du soutien aux partis d'extrême droite comme l'AfD et le Rassemblement National en France, Scholz a prononcé un discours et présenté un projet de loi. Avec les élections nationales qui approchent, Scholz doit agir sur les questions de migration et criminalité pour regagner la confiance du public et renforcer sa position.

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