Percée dans la réplication de l'ADN embryonnaire révèle des erreurs chromosomiques précoces
ParisDes chercheurs du Centre de dynamique des systèmes biologiques de RIKEN au Japon ont mis en lumière de nouvelles informations concernant la réplication de l'ADN dans les embryons précoces, remettant en question les croyances antérieures. Contrairement à ce qu'on pensait, la réplication de l'ADN dans ces embryons n'est pas un processus simple. Ichiro Hiratani et son équipe ont découvert que ces embryons passent par une phase d'instabilité génomique, ce qui augmente les risques d'erreurs lors de la copie des chromosomes.
Principaux résultats de l'étude :
- Les embryons précoces répliquent l'ADN de manière homogène au lieu de séquentielle.
- La vitesse des fourches de réplication de l'ADN varie considérablement selon les stades.
- Une fréquence élevée d'erreurs chromosomiques se produit au stade de développement à 4 cellules.
Des études antérieures suggéraient que la réplication de l'ADN se faisait dans un ordre précis. Cependant, les recherches récentes révèlent que, chez les embryons à 1 ou 2 cellules, la duplication de l'ADN se produit de manière homogène. Dès le stade des 4 cellules, cette réplication uniforme évolue vers un processus séquentiel. La duplication de l'ADN est plus lente à ces premiers stades, ce qui pourrait entraîner davantage d'erreurs.
La nouvelle avancée dans la compréhension de la réplication de l'ADN embryonnaire est cruciale. La transition entre les stades à 4 et 8 cellules constitue un moment délicat. Des erreurs chromosomiques durant cette phase peuvent conduire à des conditions comme le syndrome de Down ou des échecs de grossesse. Grâce à leur technique de génomique unicellulaire appelée scRepli-seq, les chercheurs ont découvert que 13 % des cellules présentaient des anomalies chromosomiques à ce stade, montrant ainsi que la rapidité de la réplication de l'ADN est déterminante.
Ces découvertes pourraient améliorer la fécondation in vitro (FIV) en réduisant les anomalies chromosomiques. En surveillant attentivement et en intervenant éventuellement à un moment crucial, les médecins pourraient diminuer les risques de fausse couche et de problèmes de développement.
Nous devons encore vérifier si ces résultats s'appliquent aux embryons humains. Si les embryons humains présentent les mêmes schémas et faiblesses dans la copie de l'ADN, cette étude pourrait améliorer considérablement la médecine reproductive. Les recherches futures pourraient également explorer des moyens de renforcer le processus de copie de l'ADN ou de l'accélérer pour éviter les erreurs.
Cette découverte soulève de nouvelles interrogations sur le sort des cellules présentant ces anomalies chromosomiques. Ces cellules se réparent-elles d'elles-mêmes ou sont-elles éliminées lors du développement embryonnaire ? Comprendre ces mécanismes pourrait conduire à de nouvelles méthodes pour préserver la santé et la viabilité des embryons.
Cette étude met en lumière la complexité du développement embryonnaire précoce et ouvre la voie à des recherches visant à améliorer le succès reproductif.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41586-024-07841-yet sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Saori Takahashi, Hirohisa Kyogoku, Takuya Hayakawa, Hisashi Miura, Asami Oji, Yoshiko Kondo, Shin-ichiro Takebayashi, Tomoya S. Kitajima, Ichiro Hiratani. Embryonic genome instability upon DNA replication timing program emergence. Nature, 2024; DOI: 10.1038/s41586-024-07841-yPartager cet article