Couvre-feu et coupure d'Internet au Manipur en raison de tensions ethniques
ParisUn couvre-feu illimité a été imposé dans trois districts de Manipur en raison de nouvelles violences ethniques. Le conflit a surgi lorsque la communauté Kuki chrétienne s'est opposée à la demande du groupe Meitei hindou pour un statut spécial leur permettant d'acheter des terres dans les zones montagneuses, où vivent principalement les Kukis et d'autres tribus. Malgré une forte présence militaire et une visite du ministre de l'Intérieur l'année dernière, la situation n'a cessé de se détériorer.
Les autorités régionales ont suspendu l'accès à Internet et aux données mobiles jusqu'à dimanche. Cette mesure vise à empêcher la diffusion de fausses informations et de messages haineux susceptibles de provoquer davantage de violences. Les responsables pensent que restreindre les communications numériques contribuera à mieux gérer la situation.
Ces mesures ont des effets significatifs.
- Les entreprises qui dépendent d'internet subissent des perturbations.
- Les étudiants n'ont pas accès aux ressources éducatives en ligne.
- Les habitants ont du mal à communiquer avec leurs proches.
- Les plateformes de médias sociaux ne peuvent être utilisées pour les efforts de mobilisation communautaire.
Mardi, les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines d'étudiants marchant vers la résidence du gouverneur de Manipur afin de réclamer la paix dans l'État. Menés par Ch Victor Singh, les étudiants ont donné 24 heures au gouverneur Lakshman Prasad Acharya pour répondre à leurs exigences. Ils demandent la destitution du chef de la police de l'État et du conseiller en sécurité, qu'ils jugent incapables de mettre fin aux violences.
I.K. Muivah, un haut fonctionnaire de police à Imphal, a exhorté les étudiants à protester pacifiquement et à respecter la loi. La police enquête sur les récentes attaques de drones, ce qui a compliqué davantage la situation.
Les étudiants sont exaspérés parce que les autorités n'ont pas résolu le conflit qui dure depuis 16 mois. Les affrontements ethniques ne concernent pas seulement les droits fonciers, mais aussi la recherche de reconnaissance politique et sociale. Les Méïtéïs réclament un statut spécial, perçu comme une tentative de contrôler les régions peuplées par les Kukis et d'autres communautés tribales.
Le conflit en cours impacte également les pays voisins. La Birmanie, dirigée par l'armée, suit ces événements de près. La stabilité régionale est cruciale tant pour des raisons économiques que de sécurité. Les troubles au Manipur pourraient affecter les relations transfrontalières et les situations sécuritaires.
Pour atténuer les tensions, le gouvernement doit mettre en œuvre plusieurs solutions. Il devrait commencer par dialoguer avec les dirigeants des deux communautés, offrir des avantages économiques et sociaux à chaque camp, et garantir l'impartialité des forces de l'ordre. Seul un plan global peut instaurer une paix durable dans la région, permettant aux deux communautés de coexister harmonieusement.
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