Vers un rein synthétique : une exploration prometteuse contre l'insuffisance rénale chronique.
ParisLa maladie rénale chronique (MRC) est un problème de santé majeur qui touche plus de 850 millions de personnes dans le monde, y compris environ un Américain sur sept. Elle est difficile à détecter précocement et ne peut pas être guérie pour le moment. À mesure que la maladie progresse, les options de traitement se réduisent à la dialyse ou à la transplantation rénale. Ces traitements sont coûteux et présentent des inconvénients. De plus, on craint de plus en plus qu'il n'y ait pas assez de reins de donneurs pour toutes les personnes qui en ont besoin. Des chercheurs comme Alex Hughes et son équipe de Penn Engineering et Penn Medicine travaillent sur des solutions innovantes pour répondre à ce défi.
Le laboratoire Hughes s'efforce de créer des tissus rénaux à partir de rien. Pour y parvenir, il est essentiel de comprendre comment les reins se développent. Contrairement à d'autres organes, les reins se forment par des tubules ramifiés, un processus qui varie considérablement d'une personne à l'autre. Ainsi, le nombre de néphrons, ou unités fonctionnelles, peut varier, influençant potentiellement le risque de développer une maladie rénale chronique (MRC).
Le laboratoire Hughes a découvert des résultats significatifs.
Les ondes de stress mécanique dans les reins en développement pourraient orienter la formation des néphrons. Les organoïdes manquent souvent d'une organisation spatiale adéquate pour une fonction rénale correcte. Des proportions cellulaires optimales peuvent potentiellement conduire à des tissus rénaux artificiels plus réalistes.
Hughes et son équipe étudient les ondes de stress mécanique dans le développement des reins pour reproduire ce processus en laboratoire. En imitant la croissance naturelle des reins, ils visent à créer du tissu rénal artificiel fonctionnel. Cette avancée pourrait offrir une nouvelle option de traitement, réduisant le besoin de dialyse et allégeant la demande de greffes.
Des chercheurs s'efforcent de créer des organoïdes, soit des regroupements de cellules imitant le tissu rénal naturel. Actuellement, ces organoïdes ne présentent pas la structure adéquate, ce qui empêche un bon fonctionnement du tissu. En ajustant les proportions de différents types de cellules souches, l'équipe a découvert le meilleur ratio pour former des tubules. Cette méthode permet de concevoir des organoïdes avec des résultats prévisibles, constituant une avancée significative vers leur utilisation future en médecine.
Cultiver des reins en laboratoire pourrait considérablement aider les personnes atteintes de maladie rénale chronique (MRC). Si cette recherche aboutit, elle pourrait offrir de nouveaux traitements à de nombreux patients dépendant de la dialyse ou en attente de greffes de rein. Les travaux de Hughes répondent à un besoin médical actuel et ouvrent des perspectives en médecine régénérative.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41563-024-02019-3et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Louis S. Prahl, Jiageng Liu, John M. Viola, Aria Zheyuan Huang, Trevor J. Chan, Gabriela Hayward-Lara, Catherine M. Porter, Chenjun Shi, Jitao Zhang, Alex J. Hughes. Jamming of nephron-forming niches in the developing mouse kidney creates cyclical mechanical stresses. Nature Materials, 2024; DOI: 10.1038/s41563-024-02019-3Partager cet article