Un reporter prévoyait le sort de ses amis russes avant son arrestation

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Par Josephine Martin
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Menottes sur un drapeau russe pour symboliser la détention

ParisEvan Gershkovich, un journaliste américain, savait que son travail en Russie comportait des risques avant son arrestation. Bien qu'il ait eu l'autorisation du ministère russe des Affaires étrangères, il comprenait que c'était un endroit dangereux pour les reporters. Selon son amie Francesca Ebel du Washington Post, Gershkovich était conscient que de nombreux amis en Russie étaient emprisonnés.

Emma Tucker, la rédactrice en chef du Wall Street Journal, a déclaré qu'il n'y avait aucun indice qu'il serait arrêté prochainement. Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, plusieurs ressortissants américains et d'autres pays occidentaux ont été détenus par les autorités russes.

Nous avons recueilli des informations sur la situation actuelle de Gershkovich.

  • Gershkovich s'est présenté devant les tribunaux russes plus d'une dizaine de fois.
  • Initialement détenu à la prison de Lefortovo à Moscou.
  • Ensuite transféré au tribunal régional de Sverdlovsk à Iekaterinbourg.
  • Les comparutions préliminaires étaient routinières, menottes aux poignets, de la fourgonnette à la cage.
  • Sa famille et ses amis l'apercevaient douloureusement lors de ces audiences.

Gershkovich, fils d'immigrés du New Jersey, parlait bien le russe et adorait vivre à Moscou. Il s'y est installé en 2017 pour travailler au Moscow Times. En 2022, il a rejoint le Wall Street Journal. Selon sa mère, Milman, il appréciait sa vie à Moscou, profitant de diverses activités comme la visite de saunas, le cyclisme et les barbecues entre amis.

Depuis son arrestation, Gershkovich utilise l'humour pour faire face à la prison. Malgré les conditions difficiles à Lefortovo, il essaye de garder son esprit occupé. Il ne peut pas passer d'appels téléphoniques et n'a le droit de faire de l'exercice en dehors de sa cellule qu'une heure par jour. Le reste du temps, il le passe à lire et à écrire des lettres.

En restant connecté avec le monde extérieur, il organisait des cadeaux d'anniversaire pour ses amis et envoyait des fleurs pour la Journée internationale des femmes. Il discutait d'intelligence artificielle avec son compagnon de cellule et tentait de lui apprendre les échecs pour rester informé et intellectuellement actif.

Mikhail Gershkovich, le père d'Evan, écrivait des lettres sur les échecs pour aider Evan à rester intellectuellement actif. Sa famille a exprimé leur fierté à son égard, mais son emprisonnement est très éprouvant pour eux. Sa mère, Milman, a confié qu'elle s'inquiète constamment pour lui et rythme son quotidien en fonction des activités d'Evan.

Emma Tucker espère qu'il sera libéré en 2024, bien qu'elle sache que les négociations pour un éventuel échange se déroulent dans une situation très instable.

La situation d'Evan Gershkovich illustre le danger croissant pour les journalistes en Russie, où la liberté de la presse se réduit de plus en plus. Son parcours révèle le courage des journalistes et les risques personnels qu'ils encourent. Le soutien constant et l'inquiétude de sa famille, ses amis et ses collègues soulignent son importance pour eux et l'impact de sa situation sur leurs vies.

L'avenir de Gershkovich est incertain, mais il reste fort, et ses proches se mobilisent pour le soutenir.

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