À la découverte des relations coléoptère-plante : secrets révélés par l'étude génomique
ParisDes scientifiques ont récemment déchiffré le code génétique complet du coléoptère du laitier rouge. Cette recherche offre des éclaircissements sur les interactions entre les insectes et les plantes sur lesquelles ils vivent. L'étude a été menée par des équipes de la Station Expérimentale Agricole de l'Arkansas, de l'Université de Memphis et de l'Université de Wisconsin Oshkosh, avec le soutien de la Fondation Nationale pour la Science.
Séquençage du génome du coléoptère et adaptation aux plantes toxiques
Le séquençage du génome a révélé que le coléoptère du laiteron possède de nombreux gènes liés à la détection des substances chimiques et à l'alimentation. Ces adaptations sont essentielles pour que l'insecte puisse consommer la toxique plante d'asclépiade. Au fil du temps, le coléoptère a évolué pour développer ces caractéristiques face aux puissantes défenses de la plante, comme les glycosides cardiaques.
- Expansion des gènes de transport ABC pour détoxifier et stocker les toxines de l'asclépiade.
- Développement d'enzymes métaboliques uniques pour décomposer les parois cellulaires des plantes.
- Amélioration des capacités chimiosensorielles pour détecter les plantes hôtes et les partenaires.
Cette recherche revêt une importance qui va au-delà de la science. En étudiant la manière dont le coléoptère du laiteron survit dans des environnements toxiques, les scientifiques peuvent améliorer le contrôle des nuisibles en agriculture et en sylviculture. Tandis que de nombreux insectes herbivores dépendent de microbes intestinaux pour digérer des plantes résistantes, beaucoup de coléoptères y parviennent de façon autonome. Cela suggère que des coléoptères comme le coléoptère du laiteron ont peut-être acquis leurs capacités de digestion des plantes par le biais de transferts horizontaux de gènes, une découverte qui pourrait révolutionner la gestion des ravageurs.
L'étude souligne l'importance d'examiner l'ARN. En analysant l'ARN des antennes de coléoptères, les scientifiques peuvent comprendre comment ces insectes perçoivent leur environnement. Cela nous aide à saisir leurs méthodes de recherche de nourriture et de partenaires. Grâce à ces connaissances, nous pourrions développer de nouvelles méthodes pour contrôler les populations de coléoptères qui menacent les cultures et les forêts.
Les données génomiques nous permettent de mieux comprendre l'évolution des insectes au fil du temps, en particulier leur adaptation parallèle aux plantes dont ils dépendent. Lorsque les insectes et les plantes évoluent conjointement, ils influencent mutuellement leur développement. Cela fournit aux scientifiques des informations essentielles sur le monde naturel.
La recherche génomique peut apporter des solutions aux défis agricoles et forestiers en examinant minutieusement les gènes. Elle permet de gérer les interactions écologiques et d'agir contre les nuisibles.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1093/jhered/esae049et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Richard Adams, Terrence Sylvester, Robert F Mitchell, Mathew A Price, Rongrong Shen, Duane D McKenna. Functional and evolutionary insights into chemosensation and specialized herbivory from the genome of the red milkweed beetle, Tetraopes tetrophthalmus (Cerambycidae: Lamiinae). Journal of Heredity, 2024; DOI: 10.1093/jhered/esae049Partager cet article