Un policier pakistanais tue un suspect de blasphème face à une foule en colère

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Par Francois Dupont
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Extérieur du commissariat de police avec une présence sécuritaire renforcée

ParisUn policier pakistanais a abattu un homme accusé de blasphème dans un commissariat, exacerbant les tensions locales. Khan avait été arrêté pour des propos présumés insultants envers le prophète. Les résidents locaux, insatisfaits de son arrestation, ont rassemblé une foule exigeant que la police leur remette Khan pour qu'ils le punissent eux-mêmes.

La situation s'est aggravée lorsqu'une grenade a été lancée sur le poste de police. Pendant la confusion, un groupe d'extrémistes islamistes a bloqué une route principale de la ville, exigeant que Khan soit puni sur-le-champ. Les autorités sont intervenues et ont dispersé la foule, mais cet incident a révélé une inquiétante montée de la justice populaire au Pakistan.

De nombreuses attaques récentes ont été perpétrées contre des personnes accusées de blasphème.

  • En juin, une foule dans la ville de Madyan, au nord-ouest, a pris d'assaut un poste de police, lynché un homme accusé de profanation du Coran et incendié le poste de police.
  • L'année dernière, dans la province du Pendjab, des foules ont attaqué des églises et des maisons chrétiennes après avoir accusé des locaux de profanation du Coran.
  • En 2011, un policier a assassiné le gouverneur de la province du Pendjab en raison d'accusations de blasphème, ce qui a conduit à une condamnation controversée et à des appels à la martyrisation de l'officier.

Les lois sur le blasphème au Pakistan, qui prévoient la peine de mort pour toute insulte envers l'Islam, suscitent une vive controverse tant au niveau national qu'international. Malgré la sévérité de ces lois, il arrive souvent que des individus décident de rendre justice eux-mêmes. Ce type de justice populaire nuit au système juridique et perturbe les communautés.

Quetta, capitale de la province du Baloutchistan, a été le théâtre d'une fusillade dans un poste de police. Cette région, déjà marquée par de nombreux conflits et activités militantes, voit ses problèmes s'aggraver avec cet incident. Les autorités locales peinent à maintenir l'ordre en raison de l'insurrection séparatiste et des fréquentes attaques de militants.

Le gouvernement pakistanais peine à protéger les personnes accusées de blasphème, révélant des lacunes à la fois dans l'application de la loi et la gouvernance. Ces problèmes engendrent la peur et restreignent la liberté d'expression et la liberté religieuse. Pour les groupes minoritaires comme les chrétiens, l'absence de mesures contre la violence collective les maintient dans un climat de terreur et de marginalisation.

Ces actions révèlent des problèmes sociaux profonds qui dépassent les questions religieuses. Elles mettent en lumière l'urgence d'améliorer les systèmes judiciaires, les pratiques policières et les programmes éducatifs pour la communauté. Sans ces changements, le Pakistan restera instable et fera face à des critiques concernant ses pratiques en matière de droits de l'homme.

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