Les microARN : un nouvel espoir pour les traitements de fertilité, selon une étude révolutionnaire
ParisDes chercheurs de l'Institut Karolinska en Suède ont découvert un rôle crucial des petites molécules d'ARN, telles que les microARN, dans le développement précoce des embryons. Leur étude, publiée dans Nature Communications, révèle que ces minuscules ARN pourraient améliorer les traitements de fertilité, notamment la FIV.
Les petits ARN non codants (sncARN) jouent un rôle crucial dans la régulation des gènes. Contrairement aux ARN messagers, ils ne produisent pas de protéines. Au lieu de cela, ils aident à contrôler l'expression des gènes en les activant ou en les désactivant, ce qui est essentiel pour la croissance cellulaire. Des chercheurs ont élaboré une carte détaillée des sncARN significatifs durant les premières phases de l'embryon. Cette découverte pourrait permettre d'identifier des embryons sains, augmentant ainsi le taux de réussite de la FIV en sélectionnant ceux qui ont plus de chances de mener à des grossesses en bonne santé.
L'étude identifie deux groupes cruciaux de microARN.
- C19MC : Principalement présent dans les cellules destinées à devenir le placenta, ce qui souligne son rôle dans la différenciation des tissus en soutien à l'embryon.
- C14MC : Repéré dans les cellules qui forment l'embryon lui-même, ce qui met en évidence son importance dans le développement embryonnaire précoce.
L'étude de ces clusters de microARN peut considérablement améliorer les traitements de fertilité. En comprenant comment ces molécules influencent le développement cellulaire, les scientifiques peuvent mieux choisir les embryons lors de la FIV. Cela permet de sélectionner les embryons ayant les meilleures qualités génétiques et cellulaires pour une grossesse réussie, augmentant ainsi les chances de succès des traitements de fertilité.
Ces découvertes sont cruciales pour la recherche sur les traitements par cellules souches et le développement des organismes. Les microARNs jouent un rôle central pour garantir le bon fonctionnement et le développement approprié des cellules, ce qui pourrait aider à traiter les troubles du développement. En modifiant ces petits ARN, les scientifiques pourraient corriger des problèmes de développement cellulaire au niveau génétique.
Cette étude met en lumière la complexité des mécanismes par lesquels les gènes influencent le développement humain. La découverte de ces groupes de microARN nous offre une nouvelle perspective sur le début de la vie à l'échelle cellulaire. Cela pourrait déboucher sur des méthodes innovantes en médecine régénérative et dans le traitement des maladies génétiques.
L'étude, soutenue par des organismes de recherche majeurs tels que le Conseil de recherche suédois et les Instituts de recherche en santé du Canada, représente une avancée prometteuse dans la recherche sur la fertilité et insuffle un nouvel espoir aux couples confrontés à l'infertilité. Au fur et à mesure que la science approfondit notre compréhension de la génétique humaine et du développement, des molécules de petite taille, comme les microARN, pourraient ouvrir la voie à des avancées médicales significatives.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41467-024-52943-wet sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Stewart J. Russell, Cheng Zhao, Savana Biondic, Karen Menezes, Michael Hagemann-Jensen, Clifford L. Librach, Sophie Petropoulos. An atlas of small non-coding RNAs in human preimplantation development. Nature Communications, 2024; 15 (1) DOI: 10.1038/s41467-024-52943-wPartager cet article