Dix ans pour esclavagisme : une Néerlandaise condamnée en Syrie

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Par Madelaine Dupont
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Le marteau et les barreaux de prison symbolisent la justice et la punition.

ParisUne cour aux Pays-Bas a condamné une femme à 10 ans de prison pour avoir réduit une femme yazidie à l'esclavage en Syrie. Ce verdict met en lumière le problème persistant des femmes yazidies capturées et asservies par l'État islamique lorsqu'il a pris le contrôle de certaines régions. Bien que l'État islamique ait été vaincu en 2017, la communauté yazidie continue de souffrir de traumatismes et de déplacements forcés. Seul un petit nombre de personnes déplacées a pu retourner dans la région de Sinjar. De nombreuses femmes et jeunes filles doivent encore faire face aux conséquences psychologiques de l'esclavage et du déracinement.

Le processus juridique pour ces affaires est complexe. Initialement, le gouvernement néerlandais refusait de rapatrier les femmes ayant soutenu l'État islamique, ce qui empêchait toute poursuite judiciaire en leur absence. Cependant, une décision judiciaire a changé la donne, permettant leur procès aux Pays-Bas. Parmi celles ramenées en 2022, Hasna A. a été condamnée à dix ans de prison, le tribunal soulignant qu’elle conserve des convictions extrémistes. Ses enfants sont désormais placés sous la protection de l'enfance, illustrant la difficulté d’équilibrer protection et poursuite des extrémistes.

Une captivité marquée par l'horreur : Z., la victime, a révélé qu'elle n'avait pas pu contacter son fils pendant sa détention, tandis que ce dernier était contraint de suivre une formation par l'État islamique. Ces récits mettent en lumière les épreuves difficiles que rencontrent les personnes retenues captives. Hasna A. s'est déclarée innocente, rejetant la faute sur son mari, mais elle a été reconnue coupable par le tribunal. Cependant, les preuves étaient insuffisantes pour l'inculper dans une affaire impliquant une autre femme yézidie.

Principaux éléments de cette affaire :

  • Le rapatriement de 12 femmes néerlandaises depuis la Syrie, motivé surtout par la nécessité juridique de gérer les affaires en leur présence.
  • Les défis persistants auxquels les femmes yézidies sont confrontées après la chute de l'EI restent préoccupants, la justice n'étant souvent pas au rendez-vous.
  • Le cas de Hasna A. illustre les intersections complexes entre justice, sécurité nationale et droits humains.
  • La décision du tribunal d'imposer une peine de dix ans souligne la gravité des accusations de mise en esclavage.

Les croyances extrémistes continuent de causer des violations des droits humains. Les tribunaux ont la difficile tâche de sanctionner les coupables tout en assurant la sécurité publique. En Europe, la manière de traiter ces individus démontre un engagement envers les droits humains, mais soulève aussi des questions sur la façon d'aider ceux qui ont des idées extrémistes à changer, en particulier ceux qui reviennent de zones de conflit. À mesure que ces affaires sont examinées à l'échelle internationale, un débat se poursuit sur la nécessité d'équilibrer justice, sécurité et traitement des crimes passés commis contre le peuple yazidi.

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