La neige marine et les excréments de zooplancton : une solution naturelle au défi carbone
ParisTitre : Améliorer le piégeage du carbone océanique grâce au zooplancton
Des scientifiques explorent une nouvelle méthode pour lutter contre le changement climatique en renforçant la capacité des océans à stocker le carbone. Leur stratégie consiste à exploiter de minuscules organismes marins appelés zooplancton, qui jouent naturellement un rôle dans le cycle du carbone océanique. En optimisant les habitudes alimentaires de ces créatures, les chercheurs espèrent transformer davantage de carbone atmosphérique en réserves situées dans les profondeurs des océans.
Les principaux enseignements de cette recherche comprennent :
- Utilisation de la poussière d'argile pour capturer les particules de carbone des proliférations d'algues.
- Formation de flocons d'argile et de carbone qui sont ingérés par le zooplancton.
- Augmentation de la vitesse de sédimentation des excréments de zooplancton et des flocons non consommés.
Le projet s'inspire d'un processus naturel appelé la pompe biologique. Normalement, lorsque les efflorescences d'algues meurent, le carbone qu'elles contiennent est libéré dans l'air. L'ajout de poussière d'argile empêche cette libération en faisant en sorte que les particules de carbone s'agglutinent, permettant ainsi qu'elles soient ingérées par le zooplancton ou qu'elles coulent au fond de l'océan sous forme d'excréments ou en tant que neige marine.
Le groupe de recherche a découvert que l'argile contribue à capturer le carbone et diminue l'activité des bactéries marines qui, autrement, libéreraient ce carbone dans l'atmosphère. Cela améliore le stockage du carbone, en faisant une option prometteuse pour un stockage à long terme.
Le rôle des zooplanctons dans le cycle du carbone océanique
Les zooplanctons jouent un rôle clé dans le déplacement du carbone dans l'océan. Chaque jour, ils remontent vers la surface pour se nourrir de particules, puis redescendent libérant leurs déchets à des niveaux plus profonds. Ce mécanisme accélère l'envoi du carbone vers le fond océanique, contribuant à son stockage durant des milliers d'années.
Des chercheurs prévoient d'utiliser des avions d'épandage pour disperser de la poussière d'argile sur les fleurs d'algues. Ils cherchent à évaluer l'efficacité de cette méthode dans divers environnements marins. L'objectif est de déterminer le meilleur moment et les endroits les plus propices pour appliquer l'argile afin d'optimiser la capture du carbone.
Cette idée propose que les processus marins naturels et les actions humaines puissent collaborer. En utilisant le zooplancton et l'argile, nous pouvons renforcer les méthodes naturelles pour lutter contre le changement climatique. Cette approche pourrait constituer un élément efficace d'un plan plus global pour gérer les niveaux de carbone.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41598-024-79912-zet sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Diksha Sharma, Vignesh Gokuladas Menon, Manasi Desai, Danielle Niu, Eleanor Bates, Annie Kandel, Erik R. Zinser, David M. Fields, George A. O’Toole, Mukul Sharma. Organoclay flocculation as a pathway to export carbon from the sea surface. Scientific Reports, 2024; 14 (1) DOI: 10.1038/s41598-024-79912-zPartager cet article