Une étude révèle que Vénus n'a jamais eu d'océans, remettant en question la théorie de l'eau
ParisUne étude de l'Université de Cambridge remet en question l'idée selon laquelle Vénus aurait possédé des océans liquides et aurait pu accueillir la vie. Les chercheurs ont analysé la chimie atmosphérique de la planète et ont conclu que Vénus a toujours été trop sèche pour que de l'eau puisse exister à sa surface. Ils ont découvert que certains éléments atmosphériques, tels que la vapeur d'eau et les gaz volcaniques, indiquent une absence prolongée d'eau liquide.
Principaux résultats de l'étude :
- Les gaz volcaniques de Vénus contiennent très peu d'eau, indiquant un intérieur planétaire sec.
- L'équilibre chimique de l'atmosphère de Vénus suggère des conditions stables et sèches depuis sa formation.
- La composition atmosphérique de la planète remet en question l'idée d'un climat tempéré passé pouvant avoir soutenu des océans.
Étude révolutionnaire : réorienter notre quête de vie extraterrestre
Cette étude pourrait avoir un impact majeur sur notre recherche de vie sur d'autres planètes. Depuis des années, les scientifiques s'interrogent sur la possibilité que Vénus abrite la vie. Cependant, ils envisagent désormais de se concentrer davantage sur les planètes dont les conditions se rapprochent de celles de la Terre. Les recherches suggèrent qu'il serait préférable de chercher des planètes où se produisent des éruptions volcaniques riches en eau, afin de rendre notre quête de planètes situées dans la zone habitable de leurs étoiles plus efficace.
Vénus et la Terre nous aident à comprendre comment les planètes évoluent au fil du temps. Bien qu'elles soient presque de même taille et aient toutes deux des surfaces rocheuses, elles diffèrent considérablement. La surface de la Terre est en mouvement constant et recycle régulièrement l'eau, ce qui lui permet de soutenir la vie. Vénus, en revanche, n'a pas ces mouvements. Ses volcans révèlent plutôt une surface et un intérieur arides, ce qui peut être utile pour l'étude d'autres planètes similaires à Vénus.
Ce travail met en évidence l'importance de l'observation directe et de l'utilisation de données concrètes en astronomie. Les résultats remettent en cause des idées antérieures principalement basées sur des simulations. Avec les avancées technologiques, des missions futures, comme DAVINCI de la NASA, permettront de vérifier davantage ces découvertes, nous offrant une meilleure compréhension de l'évolution de l'atmosphère de Vénus au fil du temps.
Cette recherche aide les astronomes à affiner leurs critères lorsqu'ils cherchent des planètes susceptibles d'abriter la vie. En comprenant les différences avec Vénus, les scientifiques peuvent se concentrer sur ce qui rend les planètes semblables à la Terre uniques dans l'univers.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1038/s41550-024-02414-5et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Tereza Constantinou, Oliver Shorttle, Paul B. Rimmer. A dry Venusian interior constrained by atmospheric chemistry. Nature Astronomy, 2024; DOI: 10.1038/s41550-024-02414-5Partager cet article