Le chef vieillissant de l’Algérie courtise une jeunesse désenchantée

ParisLes dirigeants algériens cherchent à séduire la jeunesse alors que le président de 78 ans, Abdelmadjid Tebboune, vise un nouveau mandat. Suite au mouvement Hirak de 2019 qui a évincé le leader de longue date, Abdelaziz Bouteflika, les jeunes restent méfiants. De nombreux Algériens espéraient des changements majeurs qui n'ont pas eu lieu après l'élection de Tebboune, perçu comme proche de l'armée, lors d'un scrutin marqué par une faible participation.

Taher est un militant du Hirak frustré par la politique. Comme beaucoup d'autres, il ne croit pas que les élections mèneront à la démocratie. De nombreux jeunes Algériens partagent ce sentiment. Ils sont confrontés à un chômage élevé, à l'ennui et à l'insatisfaction. Le taux de participation électorale est faible en Algérie, en particulier chez les moins de 30 ans, qui représentent 51% de la population selon l'Office national des statistiques.

Les spécialistes soulignent le décalage entre les dirigeants politiques traditionnels et la jeune génération.

• Les jeunes de moins de 30 ans votent particulièrement peu.
• Un fossé important existe entre la nouvelle génération et les structures politiques anciennes.
• Les jeunes se sentent exclus d’un paysage politique dominé par des figures de l’époque de l’indépendance.

Le professeur Redouane Boudjema de l'Institut de Journalisme d'Alger affirme que les jeunes ne se sentent plus en phase avec les dirigeants politiques âgés. Les militants du Hirak ont été frustrés lorsque les élections ont été précipitées lors des manifestations de 2019, ne laissant pas assez de temps pour parvenir aux réformes souhaitées.

Le Président Tebboune annonce des réformes et évoque le mouvement Hirak dans ses discours. Il a mis en place un conseil national de la jeunesse, impose aux partis politiques de présenter des candidats plus jeunes et propose des prêts sans intérêt pour les start-ups technologiques. Mustapha Hidaoui, président du conseil de la jeunesse, estime que les jeunes doivent jouer un rôle dans la construction de l'Algérie actuelle et future.

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L’impact Incertain des Initiatives sur la Jeunesse Électorale

On ne sait pas encore si ces initiatives inciteront les jeunes électeurs à participer. Cette année, plus de 100 petites embarcations ont transporté des Algériens vers le sud de l'Espagne, témoignant de leur frustration et désespoir. Une vidéo virale montre des jeunes Algériens entassés dans un bateau en train de dire « L'Algérie, c'est fini. On vous la laisse. Adieu ! », soulignant leur déception.

Tebboune essaie de séduire les jeunes électeurs, mais un fossé générationnel existe entre les dirigeants et les électeurs. L'Algérie, comme de nombreux autres pays non libres, est dirigée par des leaders âgés. Cela est particulièrement marqué en Afrique, où se trouvent certains des plus vieux dirigeants du monde.

Le gouvernement s'efforce de relever les défis économiques en tentant de maîtriser l'inflation tout en maintenant les dépenses publiques, les subventions et les contrôles des prix.

Il faut attendre pour voir si les modifications inciteront davantage de jeunes à voter. L'écart entre les générations reste un problème majeur dans la politique algérienne.