Impact nocturne : lueur artificielle et générations futures
ParisLumière artificielle nocturne : un impact transgénérationnel sur les poissons
Des recherches récentes indiquent que la lumière artificielle nocturne (ALAN) influence le comportement des poissons. Cette lumière nuit non seulement aux poissons qui y sont exposés, mais également à leurs descendants non exposés. Les chercheurs ont découvert que les poissons-zèbres soumis à ALAN, surtout dans la plage de lumière bleue, montraient des signes d'anxiété. Cela souligne les effets profonds de la pollution lumineuse sur les environnements aquatiques et potentiellement sur d'autres écosystèmes.
Les chercheurs ont observé que les poissons zèbres réagissent différemment selon les longueurs d'onde de lumière auxquelles ils sont exposés.
Réduction de l'activité de nage, tendance accrue à se regrouper et davantage de temps passé près des parois de l'aquarium.
Ces comportements variaient selon les couleurs de lumière. La lumière bleue provoquait les réactions les plus rapides et intenses. Cela rappelle les effets chez les humains, où la lumière bleue des écrans peut perturber le sommeil. Une hypothèse possible est que ces réactions soient dues à un sommeil perturbé ou à des rythmes corporels modifiés, comme observé après quelques nuits d'exposition.
La transmission de l'angoisse due aux lumières vives.
La pollution lumineuse nocturne pourrait affecter les générations futures de poissons, selon des études. Les poissons dont les parents ont été soumis à la lumière artificielle la nuit (ALAN) ont montré une mobilité réduite, bien qu'ils n'aient eux-mêmes jamais été exposés à ces conditions lumineuses. Ces résultats suggèrent que la pollution lumineuse pourrait influencer le comportement sur plusieurs générations, et mettre en évidence des changements complexes dans l'expression génétique dus au stress environnemental lié à l'ALAN.
Cette étude a des répercussions significatives dans le monde réel. La plupart des villes génèrent une forte pollution lumineuse, impactant aussi les écosystèmes environnants. L'étude préconise de repenser notre usage des éclairages nocturnes, en particulier ceux émettant des longueurs d'onde bleues. Parmi les solutions possibles, on pourrait réduire l'éclairage dans les zones sensibles ou utiliser des lumières qui n'émettent pas de longueurs d'onde bleues.
Nous devons nous concentrer sur des stratégies d'éclairage respectueuses de l’environnement. Il est crucial de concilier le développement humain avec la préservation de notre planète. Réduire la pollution lumineuse ne signifie pas seulement économiser de l'énergie, mais aussi protéger le comportement des animaux et les écosystèmes pour les générations futures.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1016/j.scitotenv.2024.176336et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Weiwei Li, Dongxu Zhang, Qingqing Zou, Aneesh P.H. Bose, Alex Jordan, Erin S. McCallum, Jianghui Bao, Ming Duan. Behavioural and transgenerational effects of artificial light at night (ALAN) of varying spectral compositions in zebrafish (Danio rerio). Science of The Total Environment, 2024; 954: 176336 DOI: 10.1016/j.scitotenv.2024.176336Partager cet article