Bangladesh : les étudiants renversent le leader un mois après
ParisUn mois après que les étudiants au Bangladesh ont renversé la Première ministre Sheikh Hasina, le pays traverse une période de changements et d’incertitudes. Deux leaders étudiants issus des manifestations ont rejoint le Cabinet pour réformer des institutions cruciales. Le nouveau gouvernement, dirigé par le lauréat du prix Nobel Muhammad Yunus, sollicite l’aide du Programme des Nations Unies pour le développement afin d’améliorer les tribunaux, la police et la Commission électorale.
De nombreuses personnes sont mécontentes de la gouvernance rigide de Hasina. Son gouvernement a emprisonné des membres de l'opposition, restreint la liberté de la presse et affaibli des organisations communautaires essentielles. Ils accusent son parti, la Ligue Awami, de corruption et soutiennent que les institutions publiques se sont détériorées au cours de ses 15 ans de pouvoir.
Les priorités actuelles sont :
- Révision complète du système judiciaire
- Réforme des forces de police
- Restauration de la Commission électorale
- Reconstruction de la confiance publique dans les institutions
La situation est instable. Les ouvriers du textile demandant une hausse de salaire ont entraîné la fermeture d'environ 100 usines. La population reste toujours en colère et frustrée par Hasina et la Ligue Awami. Certains anciens responsables gouvernementaux font face à des accusations légales qui semblent politiquement motivées, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'équité dans le climat actuel.
Les écoles ont été profondément affectées. L'Université de Dhaka a rouvert, mais peu d'étudiants y retournent. De nombreux dirigeants scolaires ont démissionné, et les élèves, tout en étant prudemment optimistes, attendent des changements concrets de la part du gouvernement intérimaire.
Réinstaurer la stabilité s'avère compliqué. Yunus a demandé de la patience tandis que son gouvernement s'efforce de rétablir l'ordre et la confiance dans les institutions. Néanmoins, l'économie reste en difficulté. Les troubles récents ont affaibli l'économie, provoquant une hausse des prix et rendant la reprise plus ardue. Les magasins, banques et restaurants ont rouvert, mais la police, désormais fragilisée et démoralisée, peine à maintenir l'ordre.
La question principale concerne la planification des nouvelles élections. Un débat existe pour déterminer si le gouvernement temporaire doit uniquement se concentrer sur les réformes ou aussi préparer les élections. Le Parti Nationaliste Bangladais (BNP) demande des élections rapides, ce qui pourrait compliquer davantage la situation politique si leur demande n'est pas acceptée.
Le gouvernement intérimaire se trouve dans une situation délicate. Il a besoin de temps pour mettre en place des réformes significatives, mais retarder les élections pourrait mécontenter les partis d'opposition et le public, créant ainsi davantage de problèmes. La jeunesse du Bangladesh, qui constitue un soutien crucial, ne patientera pas indéfiniment. Les prochaines semaines seront déterminantes pour voir si le gouvernement intérimaire peut relever ces défis avec succès.
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