Dissolution du parlement en France, élections anticipées : Que se passe-t-il ensuite ?
ParisEmmanuel Macron a réagi à la victoire écrasante de l'extrême droite aux élections européennes en prenant la décision risquée de dissoudre l'Assemblée nationale. Le Rassemblement National (RN) a remporté 31% des voix, plus du double des 14,6% du parti Renaissance de Macron. Dans son discours télévisé de dimanche, Macron a déclaré que le vote européen « n'est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l'Europe [...] Je ne peux pas faire semblant que rien ne s'est passé ». Une élection anticipée pour demander aux électeurs de choisir un nouveau parlement permettrait ce qu'il appelle une « clarification » de la scène politique.
Selon l'article 12 de la Constitution française, le président peut dissoudre l'Assemblée nationale avant la fin de son mandat, entraînant des élections anticipées. Le parlement actuel devait rester en fonction jusqu'en 2027. L'article précise également que « les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution ».
La dissolution de l'Assemblée signifie que toutes les propositions législatives actuellement en cours d'examen sont suspendues. Le gouvernement devra reprendre le processus législatif de zéro pour les lois proposées dans le nouveau parlement.
Le gouvernement du Premier ministre Gabriel Attal reste en place jusqu'au lendemain du second tour des élections législatives : le 8 juillet.
Voici quelques points clé de la situation :
- Le RN a remporté une victoire importante avec 31% des voix.
- L'Assemblée nationale sera dissoute selon l'article 12 de la Constitution.
- Les élections générales doivent se tenir entre 20 et 40 jours après la dissolution.
- Le processus législatif actuel est suspendu.
- Le gouvernement de Gabriel Attal reste en fonction jusqu'au 8 juillet.
Appeler à des élections anticipées rappelle les mouvements similaires de ses prédécesseurs, les présidents Charles de Gaulle (1962 et 1968) et François Mitterrand (1981 et 1988). Tous deux ont renforcé leur pouvoir au parlement après avoir dissous l'Assemblée nationale deux fois. Cependant, le pari le plus récent sur des élections anticipées, en 1997, n'a pas bien fonctionné pour le président de l'époque, Jacques Chirac. La confortable majorité de la coalition de centre-droit de Chirac au parlement a disparu après les élections anticipées, quand une coalition menée par le Parti socialiste a réalisé d'importants gains et a pris le contrôle de l'Assemblée.
Les candidats dépassant 12,5% des voix au premier tour du 30 juin passeront au second tour de vote du 7 juillet. Le second tour oppose généralement deux ou trois candidats.
Dans l'éventualité où le parti Renaissance de Macron ne parviendrait pas à former une majorité, il devra nommer un nouveau premier ministre du parti ou de la coalition pouvant en constituer une. La France a connu trois périodes de « cohabitation » depuis la fondation de la Cinquième République en 1958. La dernière fois était en 1997, après que le gouvernement de Chirac a perdu les élections anticipées face à la coalition menée par les socialistes, nommant le leader socialiste Lionel Jospin premier ministre. Dans ce scénario, le président conserve le rôle principal en matière de défense en tant que commandant en chef et de politique étrangère, mais il perd le pouvoir de définir la politique intérieure.
Si l'élection anticipée ne se passe pas bien pour le parti de Macron, il ne pourra plus dissoudre l'Assemblée nationale avant un an, comme le stipule l'article 12.
23 novembre 2024 · 07:00
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