Les singes face à l'univers : l'œuvre de Shakespeare demeure inatteignable
ParisThéorème du Singe Infini : Une Réflexion sur l'Infinité et l'Univers
Le théorème du singe infini suggère qu'avec un temps illimité, un singe tapant au hasard pourrait éventuellement écrire toutes les œuvres de Shakespeare. Pourtant, une étude récente montre qu'il est extrêmement improbable que cela se produise dans le temps de vie de notre univers. Les chercheurs Stephen Woodcock et Jay Falletta de l'Université de Technologie de Sydney se sont penchés sur cette idée et soutiennent que se concentrer sur l'infini ne correspond pas aux limites de notre univers.
L'étude explore la probabilité de certains résultats en tenant compte de divers facteurs : un chimpanzé qui tape à la machine, environ 200 000 chimpanzés dans le monde, une durée estimée de l'univers de 10^100 ans, et un clavier de 30 touches comprenant toutes les lettres de l'alphabet anglais et la ponctuation.
Cette étude a des conséquences vastes. Elle démontre la difficulté de prévoir des résultats dans des systèmes qui ont des limites physiques, même lorsque des contradictions logiques laissent entrevoir des issues possibles. La recherche nous invite à repenser notre vision des ressources illimitées et des modèles théoriques, tout en soulignant la différence entre les probabilités mathématiques et les situations concrètes.
L'expérience nous invite à réfléchir sur la véritable nature de la créativité et du hasard. Elle nous pousse à envisager ce qui est nécessaire pour reproduire la créativité humaine. Contrairement au hasard, la créativité est généralement associée à un but et à des connaissances, qui ne peuvent se limiter à de la simple chance.
À l'ère de l'intelligence artificielle, il est crucial de réfléchir à la manière dont les machines génèrent du contenu. L'IA générative, qui est assez sophistiquée, s'appuie sur de vastes ensembles de données et d'algorithmes plutôt que sur le hasard. Cela nous pousse à considérer les différences entre le contenu produit par les machines et les écrits créés par les humains.
L'étude souligne que les situations dans le monde réel peuvent être très différentes des problèmes de probabilités théoriques, même en tenant compte des limites de l'univers.
L'étude est publiée ici:
http://dx.doi.org/10.1016/j.fraope.2024.100171et sa citation officielle - y compris les auteurs et la revue - est
Stephen Woodcock, Jay Falletta. A numerical evaluation of the Finite Monkeys Theorem. Franklin Open, 2024; 100171 DOI: 10.1016/j.fraope.2024.100171Partager cet article