Les chefs d'entreprise français incités à 'se mouiller' contre l'extrême droite
ParisLes fédérations d'entreprises françaises sont prudentes avec leurs commentaires publics, conscientes qu'elles pourraient négocier avec des ministres du Rassemblement National (RN) si le parti fait une percée lors des élections des 30 juin et 7 juillet. Michel Picon de l'U2P a déclaré que l'organisation respecterait le choix du peuple, mais le RN doit préciser ses propositions sur les questions fiscales, sociales et économiques affectant les petites entreprises. Lors de la dernière élection présidentielle en 2022, l'U2P avait averti que les promesses électorales de Marine Le Pen auraient des conséquences néfastes pour les affaires.
Thierry Cotillard, chef du groupe Mousquetaires/Intermarché, a précisé que bien qu'ils soient des acteurs économiques et non politiques, ils défendront farouchement leurs positions envers n'importe quel gouvernement. Sous le mandat de Macron, des réformes ont favorisé les entreprises et l'investissement étranger. En revanche, selon un dirigeant d'une filiale française d'une grande entreprise européenne, les plans du RN sont inconnus.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a encouragé les entreprises à exprimer clairement leur avis sur les programmes économiques des différents partis et à avertir des coûts des plans de Le Pen.
Les points d'incertitude incluent :
- Le retour à l'âge officiel de la retraite à 60 ans
- Le durcissement de la répression de l'immigration
Le MEDEF a déclaré qu'il ne partageait pas certaines visions politiques incompatibles avec la compétitivité et la prospérité des entreprises et des citoyens. La CPME demande la poursuite des réformes économiques et met en garde contre la dette de trois mille milliards d'euros de la France.
Le secteur des énergies renouvelables est particulièrement préoccupé par une victoire de l'extrême droite. Jules Nyssen, président du SER, a souligné l'instabilité totale à un moment où des garanties légales sont nécessaires. Nicolas de Warren, président de l'UNIDEN, a insisté sur l'importance de l'accès à une électricité à faible émission de carbone et à des prix compétitifs.
Marine Le Pen promet une flotte d'environ 20 nouveaux réacteurs nucléaires, bien que son calendrier de livraison pour 2031 soit jugé irréaliste. Elle s'oppose également à l'énergie éolienne, promettant un moratoire sur les nouvelles constructions et le démantèlement graduel des parcs existants. Ces positions sont incompatibles avec les engagements climatiques de la France.
Selon un fournisseur d'électricité, cela aura des conséquences économiques et énergétiques pour le RN s'il arrive au pouvoir. Il faut plus d'énergie bon marché, mais la construction de centrales nucléaires prend 10 à 15 ans. Pendant ce temps, comment attirer les usines de batteries si nous refusons les voitures électriques, un autre point de contention pour Le Pen?
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