Clés de l'espoir : familles de Gaza face à l'exil constant

ParisIsrael a affirmé que les Palestiniens de Gaza peuvent rentrer chez eux, sans toutefois préciser quand. De nombreuses habitations à Gaza sont détruites ou gravement endommagées à cause des combats continus. Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, environ 1,9 million des 2,3 millions d'habitants de Gaza ont dû quitter leur domicile. La plupart des familles ont déménagé plusieurs fois pour échapper aux attaques terrestres.

De nombreuses familles vivent désormais dans des abris temporaires et surpeuplés. Ces lieux incluent les maisons de proches, les écoles de l'ONU et les camps de tentes.

Dans ces régions, les familles doivent chercher des solutions pour se nourrir, s'hydrater et se soigner.

Nofal, un employé de l'Autorité palestinienne âgé de 53 ans, a partagé son vécu. En octobre, il a quitté sa maison dans le camp de réfugiés de Jabaliya avec sa femme et leurs six enfants. Ils se sont d'abord installés à Deir al-Balah, puis à Rafah, dans le sud. En mai, lorsque Israël a lancé une attaque, ils ont dû partir de nouveau et se réfugier à Khan Younis. La semaine dernière, ils ont encore déménagé, cette fois dans une tente à Muwasi. Nofal trouve difficile de supporter les insectes et les variations de température dans leur nouvelle tente.

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Quitter Jabaliya a été pour Nofal l'épreuve la plus difficile. Il garde les clés de sa maison et celle de ses grands-parents accrochées à son porte-clés. La maison de ses grands-parents se trouvait à Hulayqat, un village palestinien capturé par les forces israéliennes en 1948. De nombreux Palestiniens conservent précieusement les clés de leurs anciennes maisons, de peur de ne jamais pouvoir y retourner après le conflit.

Ola Nassar garde les clés de sa maison à Beit Lahiya. Sa famille venait juste d'emménager dans leur maison rénovée lorsque la guerre a éclaté. Ils sont partis en octobre, laissant derrière eux une nouvelle cuisine, des vêtements et des décorations. Aujourd'hui, leur maison est gravement endommagée par le feu. Elle regrette particulièrement un service d'assiettes offert par son frère, qui s'est brisé lors d'une frappe aérienne.

Ola et sa famille ont été contraints de déménager sept fois. Ils sont passés de Rafah à une tente à Muwasi. Chaque déménagement a été difficile et l'adaptation a exigé du temps. Trouver de la nourriture s'est avéré compliqué en raison des coûts élevés. Certains jours, ils ne prennent qu'un seul repas. À chaque départ, ils emportaient uniquement le strict nécessaire. Nour Mahdi a pris les clés de sa maison, l'acte de propriété de son appartement et un album photo de ses sept enfants. L'album a été abîmé par la pluie et a ensuite servi à allumer un feu.

Les familles de Gaza sont profondément touchées par le déplacement constant et les pertes. Les clés qu'elles portent ont une grande valeur symbolique, rappelant leurs foyers et leurs identités personnelles. Ces clés nourrissent leur espoir de retrouver un jour un endroit sûr et stable, malgré la situation précaire qu'elles vivent.